Stroheim fut un des réalisateurs les plus ambitieux de l'époque du cinéma muet (Queen Kelly, Folies de femmes, Les Rapaces, etc.). Jugés extravagants et souvent mutilés par les producteurs, ses films ont depuis été reconsidérés par la critique. Partageant sa carrière entre les États-Unis et la France, c'est cependant en tant qu'acteur qu'il demeure dans les mémoires notamment pour ses interprétations d'un officier allemand dans La Grande Illusion de Jean Renoir (1937) ou d'un metteur en scène déchu dans Boulevard du crépuscule de Billy Wilder (1950).
Mais, et ce n’est pas paradoxal, il fut un aussi un écrivain puissant laissant une œuvre magistrale dans la lignée des grands russes. Un style fort et expressionniste ! Des mots coups de poing qui impriment des images puissantes. A lire… ou à relire…
Paprika (1950) Les Feux (1954) Poto Poto (1956).
La librairie propose :
Les Feux de la Saint Jean. 1) Véronika. 2) Constanzia. (Traduction par Renée Nitzschke). Editions André Martel. Juin 1954. Complet en 2 volumes fort in 12 reliés 1/2 chagrin marron (amateur). Dos à 4 nerfs. 639 et 707 pages. (Reliure propre, intérieur en bon état).
- Ouvrage vendu sous la référence HE 16904 à la librairie Heurtebise
Résumé par Fanny Lignon :
Trois histoires s’entremêlent tout au long du roman. Celle du docteur Stahl qui, après la mort de sa femme, se retire dans un petit village tyrolien et devient médecin de campagne. Celle de Veronica, jeune orpheline vertueuse, qu’il finira par épouser. Celle de Constanzia, jeune fille beaucoup plus délurée, qui pour pouvoir mener à Vienne l’existence qui lui plaît, dérobe la part d’héritage de sa sœur Veronica. Le docteur devient l’ami du père Ambrose, un saint homme des plus dynamiques. Il gagne la sympathie de tous les villageois. Mais sa jeune femme l’inquiète, elle se complaît dans une dévotion excessive qui s’ajoute aux superstitions des montagnards. Parce qu’elle et son mari ont regardé la lune avant que les feux de la Saint-Jean n’aient été allumés, son accouchement devient une véritable tragédie. L’enfant est mort-né, la mère est sauvée in extremis. Au début de la deuxième partie, qui commence dix ans après la fin de la première, Constanzia réapparaît. Elle a été danseuse dans un cirque mais aussi courtisane. Elle s’installe dans la maison où vivent Veronica, le docteur et leur petite fille, sourde et muette, Rita. Veronica, à demi-folle, passe ses journées en prière. Son mari est presque toujours ivre. Constanzia réclame une nouvelle part d’héritage, puis séduit le docteur en lui faisant croire qu’elle est infirmière. Les événements se précipitent. La malédiction de la Saint-Jean continue son œuvre destructrice. Un cirque ambulant vient s’installer dans le village pour quelques représentations. Constanzia ne résiste pas aux charmes de Paolo, l’homme fort de la troupe. Lorsqu’il s’en va, elle retrouve le docteur. Peu après, les deux amants brisent malencontreusement une ampoule scellée qui contient le bacille de la diphtérie, déclenchant ainsi une épidémie. Malgré tous les efforts de Stahl, les victimes sont nombreuses. Rita est l’une des premières à mourir. Sa mère Veronica perd définitivement la raison. Constanzia dérobe les économies de sa sœur et s’enfuit à nouveau. Elle est arrêtée, jugée et emprisonnée. Au printemps suivant, elle rentre au village, portant un enfant dans ses bras, le fruit de ses brèves amours avec Paolo. Veronica, dans sa démence, pense que Rita lui est rendue. Constanzia a repris sa liaison avec le docteur lorsque Paolo et son cirque reviennent. Une rixe éclate entre les deux hommes. Veronica intervient et tue sa sœur d’un coup de fusil. Et pendant ce temps, en dépit des protestations du père Ambrose, les villageois immolent un chat noir sur le feu de la Saint-Jean…
En 1946, Stroheim aurait voulu jouer le rôle du docteur. En 1955, il préfère celui du père Ambrose. Un sage et un saint qui lutte contre la superstition et les vices de ses ouailles. Roman. Stroheim, interviewé par Bob Bergut, rappelle qu’il pensait déjà à cette histoire avant 1946. Stroheim raconte comment, entre 1946 et 1948, il a proposé en vain à différents producteurs les Feux de la Saint-Jean sous la forme d’un « treatment » de 60 pages. « Trop mystique » pour les uns, « trop païen » pour les autres… Par la suite, il a transformé son projet de film en roman.
Pour découvrir Stroheim, l'homme, l'écrivain et l'oeuvre, voici une biographie de T. Q. Curtiss :
« Erich Von Stroheim ». Préfaces de René Clair et de Jean Renoir. Editions France empire. 1970. in 12 broché sous jaquette illustrée d'une photo-portrait. (Jaquette un peu défraîchie). 324 pages. Plusieurs photos hors texte. Filmographie intégrale.
Ouvrage vendu sous la référence HE 16695 à la librairie Heurtebise
Le film "La grande illusion" - 1937 - La bande annonce -