À l'âge de 16 ans, après avoir obtenu son baccalauréat à Chambéry, Henry Bordeaux part pour Paris afin d'y suivre des études de droit et de littérature. Il y rencontre notamment Alphonse Daudet et son fils Léon, François Coppée, Verlaine, Léon Bloy. « Ma vocation littéraire se confond avec mes années de collège. » dira-t-il un jour…
Avocat à la suite de son père, Henry Bordeaux fut inscrit, après ses études de droit à Paris, au barreau de Thonon (1889), mais il ne tarda pas à se tourner vers l'écriture. Sa carrière d'écrivain s'étale de 1887 (premier poème publié Rebecca, récompensé par l'Académie de Savoie) à 1960, année de son dernier livre (Le Flambeau Renversé). Suite au ralliement officiel de l'Église à la République (1892) et de l'édification de la doctrine sociale de l'Église, Henry Bordeaux devient républicain. En 1893, à la demande du Comité de la droite républicaine de Savoie, il prend la direction du journal Le Réveil de Savoie destiné à défendre la candidature de Me François Descostes au poste de député de Chambéry, sans succès. Henry Bordeaux, élu membre de l'Académie française en 1919; fut témoin, et parfois acteur, de périodes importantes tant au niveau historique (Première Guerre mondiale, mouvements sociaux des années 1930, Seconde Guerre mondiale) qu'au niveau de l'évolution des mœurs : modification de la place occupée par les femmes dans le couple et dans la société, amélioration des conditions de vie des ouvriers. Ce souci de l'engagement concret dans son époque se retrouve dans toute son œuvre.
La fin de la Seconde Guerre mondiale marque cependant une rupture dans la carrière de Henry Bordeaux qui avait pris position pour le maréchal Pétain, ami depuis la Première Guerre mondiale (Les murs sont bons, 1940) qu'il soutient activement et qu'il rencontre régulièrement au moins jusqu'en 1943. En septembre 1945, Henry Bordeaux est inscrit sur une liste d'Epuration du Comité national des écrivains avant d'en être rayé en octobre 1945 grâce à l'intervention de Georges Duhamel (secrétaire perpétuel de l'Académie Française) soucieux de protéger l'honneur de l'Institution. Et de rétablir l'honneur d'Henry Bordeaux qui publie pendant la guerre, en autres, un roman traitant d'Hitler « L'homme qui détient à lui seul le pouvoir de déchaîner le malheur d'une guerre inutile et insensée sur le monde, l'homme qui exerce ce pouvoir sans hésitation quand il est en présence de sa responsabilité, se classe lui-même parmi les monstres... ».
En octobre 1954, le général de Gaulle lui écrira une dédicace sur un exemplaire de son livre Mémoires de guerre : L'Appel, 1940-1942 en ces termes : « À M. Henry Bordeaux dont l'œuvre a tant nourri mon esprit et mon sentiment ». Sans doute aurait-il été surpris de lire dans le dernier tome des mémoires d'Henry Bordeaux combien celui-ci ne l'appréciait pas et l'accusait encore d'avoir été l'homme de la division…
Son « œuvre accomplie », Henry Bordeaux, à partir de 1951, commence la rédaction de ses Mémoires. En 1959, il raconte ses souvenirs d'académicien (Quarante ans chez les quarante). À la fin de sa vie – il a plus de 90 ans – il s'étonnait de constater que le monde se détournait des chemins qu'il avait tracés. Son œuvre est à la fois l'une des plus riches mais certainement aussi l'une des plus lues de la première moitié du XXe siècle ; plusieurs de ses romans se vendirent à plus de 500 000 exemplaires, et certains ouvrages furent traduits en de nombreuses langues, y compris en japonais. L’édition américaine du livre "Le Chevalier de l’air. Vie héroïque de Guynemer" a été préfacée par le Président Théodore Roosevelt. Il participa pendant de longues années à la Revue des Deux Mondes. Pendant près de 60 ans, Henry Bordeaux, aujourd'hui oublié, fut l'un des romanciers français les plus populaires. (Source : Wikipédia)
Voici aujourd’hui une œuvre célèbre d’Henry Bordeaux : « Yamilé sous les cèdres ».
Un film est tiré de ce roman réalisé par Charles d'Espinay et sorti en 1939.
Editions Flammarion. 1931. In 12 relié 1/2 basane bleue. Dos à nerfs avec un fleuron doré. 248 pages. Avec des illustrations hors-texte en noir par Henri Gazan. (Publication de l'édition originale en 1923). Bon état.
Ouvrage mis en vente et référencé HE 19492 à la Librairie Heurtebise.
Henri François Gazan, artiste peintre et illustrateur (1887-1960).
« Dans le Liban du début du XXe siècle, la jeune chrétienne Yamilé, pour obéir à son père Rachid, doit épouser Khalil, chrétien lui aussi, alors qu'elle aime le séduisant Osman-bay, un musulman. »