Gaston Roupnel : « La Bourgogne. Types et coutumes. » Editions Horizons de France. Mars 1936. Grand in 8 relié 1/2 basane marron-clair marbrée à coins. Dos à 4 nerfs décorés et orné d'un fleuron doré (une grappe de raisin). 138 pages. Couvertures et dos d'origine conservés. Nombreux dessins hors texte en couleurs et de belle qualité par Louis William Graux. Edition originale. Exemplaire numéroté du tirage sur papier Hannam à la cuve des papeteries de Rives (N° 30). Exemplaire dédicacé et signé par G. Roupnel. Bel exemplaire dans une jolie reliure. Intérieur frais.
Ouvrage mis en vente et référencé HE-19534 à la Librairie Heurtebise.
Élève au lycée de Dijon de 1883 à 1891 puis à la Faculté de Dijon de 1892 à 1895 puis enfin en Sorbonne, il ne fut pas reçu à l'agrégation malgré plusieurs tentatives. Professeur d'histoire de lycée à partir de 1896, en 1899 au lycée de Saint-Étienne, de 1900 à 1903 au lycée d'Épinal, il est chargé de cours à Douai de janvier 1903 à octobre 1904, au Prytanée militaire de La Flèche d'octobre 1904 à septembre 1908, à Grenoble et enfin à Dijon en 1910 jusqu'à sa retraite en 1938 le jour de son anniversaire. Il avait soutenu sa thèse de doctorat en 1922 sur La Ville et la Campagne dijonnaise au XVIIe siècle. Professeur à l'Université de Dijon comme chargé du cours spécialement créé pour lui en 1922, il est aussi connu comme écrivain régionaliste auteur du roman « Nono » en 1910 et journaliste. Il écrivit de nombreux ouvrages sur l'amour qu'il portait à sa campagne et à ses vignes. En 1910, il rata le prix Goncourt, d'une voix, pour son roman Nono, au profit de Louis Pergaud (De Goupil à Margot). Le livre eut un grand succès. Il publia ensuite Le vieux Garain, un recueil de nouvelles Hé ! Vivant, Bourgogne, Histoire de la campagne française, Histoire et destins, Siloë, La Nouvelle Siloë et Cette Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Deux textes, La ville et la campagne au XVIIe siècle : études sur les populations du pays Dijonnais (Paris, Éditions Ernest Leroux, 1922) et, plus tard, l'Histoire de la campagne française (Grasset, 1932) lui assureront une reconnaissance durable et seront commentés par Marc Bloch, Lucien Febvre et Pierre Goubert. En revanche, Histoire et destin (Grasset, 1943) concrétise une philosophie de l'histoire en décalage avec la construction contemporaine d'une discipline historique comme science sociale. Sa défense d'une « histoire structurale » sera appréciée par Fernand Braudel et constitue l'une des sources de sa réflexion sur la longue durée. Gaston Roupnel contribue aussi, comme le montrent les travaux de Gilles Laferté et Philip Whalen, à nourrir le régionalisme culturel qui se développe en Bourgogne dans l'entre-deux-guerres. Gaston Roupnel est mobilisé localement par les tenants de la Révolution nationale ; à plusieurs reprises, ses travaux sont repris et abondamment cités. La postérité de l'œuvre de Gaston Roupnel, comme celle de ses collègues, passe aussi par celle de la France des années sombres.
Sources : Wikipédia.
Coloriste précis et sensible, Louis William Graux, (1889-1962) « a painter of integrity and sincerity » d'après Douglas Young, est aussi un dessinateur dont le trait réaliste, parfois tragique, sait évoquer la quotidienneté des travaux et des jours. En 1934, à l'occasion d'une exposition à Dijon, Auguste Bailly fait une analyse du talent de Louis William Graux : " ... talent dont la première caractéristique et certainement la sincérité : ses toiles sont vraies ". Il loue la sensibilité de l’artiste, son interprétation face aux grands aspects de la nature, note son inspiration variée : paysages, ou édifices bourguignons, impressions bretonnes, évocations du terroir jurassien, et la diversité des formes utilisées. Sont évoquées ses "synthèses vigoureuses, aux constructions simples, puissantes, parfaitement intelligibles, qui ne soumettent pas le sujet à un plan préconçu, élimine le détail inutile, anecdotique". Bailly insiste sur la grandeur simple du dessin de Graux " si évocateur, et même si révélateur, et l’harmonie infiniment délicate et nuancée de sa peinture (à) l’étonnante richesse de demi-teintes sourdement chatoyantes ".