Disparue au fil des siècles, la tombe de Miguel de Cervantès a finalement été retrouvée en plein centre ville de Madrid, dans la crypte d'une église. Miguel de Cervantès Saavedra, de son vrai nom, est mort un dimanche. Il y a 398 ans. Si les historiens sont capables d'avancer avec précision la date du décès de l'auteur espagnol, ils n'étaient jusqu'ici pas en mesure d'indiquer où se trouvait sa sépulture.
Lundi, le scientifique Francisco Etxeberria a convoqué la presse espagnole pour annoncer la découverte du tombeau de l'auteur de Don Quichotte, rapporte l'AFP. "Après l'analyse de toute l'information, il est possible de considérer que parmi les fragments de la 'réduction' découverte dans le sol de la crypte de l'actuelle église des Trinitaires, à Madrid, se trouvent certains fragments appartenant à Miguel de Cervantès", a-t-il indiqué.
Tout a débuté au printemps dernier lorsque l'historien Fernando de Prado a déposé une demande de fouille archéologique à la mairie de Madrid. L'homme était convaincu que Cervantès était enterré près de l'église des Trinitaires, dans le centre-ville de Madrid. Durant près d'un an, trente chercheurs se sont donc relayés afin d'étudier chaque millimètre carré de l'édifice. Caméras infrarouge, scanners 3D et balayages radars ont été utilisés pour retrouver la sépulture de l'artiste.
C'est en janvier dernier que les chercheurs ont finalement détecté un cercueil sur lequel étaient inscrites les initiales « MC ». Ils ont ensuite découvert des ossements appartenant à plusieurs personnes. Parmi elles, ils pensent avoir retrouvé Cervantès et son épouse, l'écrivaine Catalina de Salazar. « Il n'y a pas encore d'identification confirmée par voie génétique », précise l'archéologue Almudena Garcia Rubio à la presse espagnole, « mais nous sommes convaincus que nous avons, parmi ces fragments, quelque chose de Cervantès. »
La certitude est telle, en Espagne, que le journal El Mundo a titré, « Si, c'est Cervantès! ». Cette découverte est donc l'une des plus importantes de ces dernières années dans la péninsule ibérique. Il faut dire que l'ouvrage le plus célèbre de l'écrivain est sans aucun doute Don Quichotte, qu'il a publié en deux tomes. L'un en 1605, l'autre, un an avant sa mort, en 1615. Ce livre est à ce jour l'un des plus vendus et des plus traduits au monde. Mais avant d'écrire les aventures de Don Quichotte et de son fidèle écuyer Sancho Panza, Cervantès a été un vaillant soldat. Blessé par balle par les armées Ottomanes lors de la bataille de Lepanto, en 1571, il est finalement fait prisonnier par ses adversaires quatre ans plus tard. Miguel de Cervantès passera alors cinq années comme esclave d'un riche Algérien. Il tentera de s'évader à plusieurs reprises mais verra finalement sa rançon être versée par certains de ses compatriotes. A en croire l'historien Pedro Corral, récemment interviewé par la BBC, « la fin de vie de Cervantès a été celle d'un homme pauvre. Un vétéran meurtri par les blessures de guerre. »
Décédé à l'âge de 68 ans, l'auteur a finalement été enterré en 1616, dans la fameuse crypte de l'église des Trinitaires. Les travaux effectués dans le bâtiment au cours du 17ème siècle ont amené sa dépouille à être déplacée. Voilà comment, au fil des années, la trace de sa sépulture s'est évaporée. Les recherches archéologiques ont finalement répondu à l'un des mystères de la littérature espagnole. Le lieu va d'ailleurs être ouvert au public pour la première fois en plusieurs siècles. L'un des chercheurs a cependant assuré à la BBC qu'une fois tous éléments réunis, la dépouille de Cervantès sera « enterrée avec les honneurs » dans un nouveau cercueil, au sein de la crypte. Cela respectera donc les dernières volontés de l'écrivain qui avait souhaité reposer au sein de l'église qui avait aidé à payer sa rançon, lorsqu'il était encore prisonnier, à des lieux de sa terre natale.
Sources : Nicolas Deschamps.
La librairie propose cette biographie de qualité :
TOMAS (Mariano) : La vie de Cervantès, traduite par Francis de Miomandre. Union Latine d'Edition. Grand in 8 relié basane rouge brique à coins. Tête dorée. 238 pages. Portrait frontispice. 13 fac-similés hors-texte, dont plusieurs dépliants. Edition-originale de la traduction française. Exemplaire numéroté sur Vélin Chiffon. Documents reproduits par Daniel Jacomet. Bon exemplaire propre.
Ouvrage mis en vente et référencé EMHE-7190 à la Librairie Heurtebise.
Images des fouilles qui ont permis de découvrir des tombes dans la crypte d'une église madrilène. Certains des fragments pourraient appartenir à Cervantès.