Mettre en image l’univers si particuliers d’une lettre écrite par un jeune poète à Rodin, n’est pas chose facile. Kitty Sabatier n’a pas cherché à illustrer simplement cette correspondance, mais à en produire un double graphique, capable, au travers des lignes, des teintes, et de la composition elle-même, de rassembler ces deux univers si contrastés pour le fondre en un seul…
Cette édition illustrée vous propose d’entrer dans l’univers de Rilke :
« Cher Maître... Lettres à Auguste Rodin (1902-1913). » Editions Alternatives. 2008. Grand in 8 étroit de 94 pages. Introduction par Sabine Bledniak. Avec les créations colorées de Kitty Sabatier : compositions calligraphiques en couleurs. Très bon état.
Ouvrage mis en vente et référencé HE 19721 à la Librairie Heurtebise.
Rainer Maria Rilke ne rencontre pas Rodin lorsqu’il visite l’exposition de l’Alma en 1900. Mais suite au succès des œuvres de l’artiste à la Sécession Viennoise, à la Sécession Berlinoise et à l’Exposition Internationale de Dresde en 1901, puis l’année suivante à Prague, ville natale de Rilke, ce dernier reçoit la commande par un éditeur allemand d’une monographie consacrée à Rodin. C’est la raison pour laquelle il se rend à Paris en 1902. L’année précédente, il a épousé Clara Westhoff, ancienne élève de Rodin à l’Institut créé en 1889, Boulevard du Montparnasse, avec Bourdelle et Desbois. Arrivé donc à Paris en août 1902, Rilke attend quelques jours avant de se présenter à Rodin, le 1er septembre, à son atelier du 182 rue de l’Université. Cette rencontre sera très importante dans la vie des deux hommes, mais seul Rilke en a immédiatement conscience. Dans la lettre qu’il envoie à son épouse après l’entrevue, il décrit Rodin comme un homme très doux, à la conversation agréable. Il l’apprécie immédiatement et, sur son invitation, retourne le voir dès le lendemain à Meudon, où il passe la majeure partie de la journée. Rodin aussi éprouve de l’intérêt pour le poète, et pas seulement parce que celui-ci doit écrire un livre à son sujet : tous deux partagent le goût des voyages et l’Italie, et une passion pour l’art du passé, en particulier Michel-Ange.