L’été indien, cette période de temps ensoleillé et radouci, après la fin de l’été et juste avant le début de l’hiver. Aléatoire elle peut durer de quelques jours à plus d’une semaine, ou ne pas se produire du tout certaines années…
Voici donc « Eté indien », l’édition originale illustrée de ce roman, aujourd’hui bien oublié !
Yvon LAPAQUELLERIE : « Eté indien ». Roman. Paris, éditions Tallandier. 1932. Grand in 8 broché. 190 pages. Illustrations de Dimitri Bouchène (*). Exemplaire numéroté du tirage sur Alfa. (N° 444 sur 500 qui composent l'édition originale). Bon exemplaire, intérieur frais.
Ouvrage mis en vente et référencé EMHE 4877 à la librairie Heurtebise
(*) Dire que Dimitri Bouchène est né pour enchanter n’est pas un superlatif ! Peintre, décorateur de théâtre, de ballet et d’Opéra en France et à l’étranger, cet artiste qui a vécu centenaire a marqué le monde de la scène de son influence sur l’art du décor. Né en 1898, descendant de Français Huguenots émigrés en Russie lors de la révocation de l’Edit de Nantes, c’est grâce à l’intervention bienveillante de Gorki, qui lui procure un ordre de mission, qu’il débarque en 1925 dans le Paris des années folles. Subjugué par les ballets russes de Diaghilev, il rencontre un rapide succès en dessinant dès 1926 les costumes d’Anna Pavlova, puis quelques années plus tard en créant ceux de Tessa et d’Electra pour Jean Giraudoux. Concevant la scène telle un espace de rêve, mariant décors et costumes dans une même harmonie colorée et dans une même atmosphère, Dimitri Bouchène est devenu maître dans la décoration théâtrale. Autant à l’aise dans l’univers du ballet romantique et néo-classique, que dans celui du cirque, il savait entraîner dans des envolées de tulle, des arabesques, des pirouettes d’Arlequin, des évolutions de fées et de princes charmants : de l’Opéra de Paris où il enchante Serge Lifar lors de la mise en scène de « La belle au bois dormant », à celle de « Roméo et Juliette » pour l’Opéra de Berlin, ou à « Cyrano de Bergerac » pour la Scala de Milan, en passant par « Le lac des cygnes » ou « Faust » à l’Opéra d’Amsterdam. Il a également été le créateur des décors et costumes de « Coppélia » pour Roland Petit au théâtre des Champs-Elysées. Passionné par l’art dans toutes ses dimensions, Dimitri Bouchène aimait aussi exprimer sa créativité et sa sensibilité dans la peinture. Animant de son charme romantique les paysages d’Italie et de Provence, jouant avec les rayons du soleil comme avec les soieries de ses palais, il mettait en scène son théâtre permanent à travers la peinture. Amoureux de Venise, il en livrait sa vision de la vie quotidienne, des gondoles noires et rouges sur fond bleu roi, ou des régates du Grand Canal avec une fantaisie faisant imaginer la danse de Colombine et d’Arlequin. Décédé en 1993.
Cf. Kiobuy – Dublin.