« L’enthousiasme du retour à l’Antiquité et l’encouragement que François Ier voulut donner aux savants, les dotant d’un matériel digne de leur mission, fondent les origines de l’Imprimerie nationale. À cette période, François Ier charge Robert Estienne de prospecter pour découvrir les manuscrits les plus rares en Europe. Sa préoccupation est de permettre à notre typographie grecque de rivaliser avec celle des Alde, nos voisins imprimeurs. Les lettres patentes de 1538 accordées à Conrad Néobar permettent à celui-ci d’imprimer « correctement » pour le royaume les manuscrits grecs, que l’on disait « source de toute instruction». Au début du XVIIe siècle, les caractères royaux employés également par les maisons privées n’assuraient plus la renommée et la grandeur du roi. Après avoir installé au Louvre en 1620 un petit atelier d’impression, Louis XIII, conseillé par Richelieu, voulut remédier à cet état de délabrement. C’est le fonds de caractères orientaux de Savary de Brèves qui constitua le point de départ de l’Imprimerie royale créée en 1640. Elle fut installée au Louvre même, au rez-de-chaussée de la galerie de Diane. Mis à part une petite imprimerie privée réservée au cabinet du roi Louis XVI à Versailles qui fut supprimée après 1789, il fallut attendre 1794 pour voir la création d’une imprimerie spéciale de l’État installée tout d’abord à l’hôtel Beaujon, puis la même année transférée à l’hôtel de Penthièvre. Imprimerie de la Convention en 1794, elle devint Imprimerie de la République en 1795. L’atelier d’impression fut transféré au ministère de l’Intérieur sous le nom d’Imprimerie des Administrations nationales, mais il reprit bien vite le nom d’Imprimerie de la République. Il fallut attendre 1910 pour voir s’ériger la nouvelle construction de la rue de la Convention et 1922 pour installer l’Imprimerie nationale dans ces locaux. Elle s’est agrandie depuis de plusieurs unités de production sur plusieurs sites. La première à Douai en 1973 et la seconde en 1990 à Évry (Bondoufle). Dans ces deux usines se répartissent les grosses productions, imprimées principalement sur rotatives, de nos clients institutionnels ou non. Depuis 1994, l’Imprimerie nationale a changé de statuts. Elle est devenue une société anonyme à capitaux d’État et surtout sans aucun privilège d’impression, pour se mettre en conformité avec les lois européennes. La vie économique de l’Imprimerie nationale passe maintenant par le groupe industriel confronté à la concurrence et à la réalisation de bénéfices. De plus, des agences commerciales complètent l’implantation nationale et internationale. La diversification des produits fabriqués aujourd’hui par l’Imprimerie nationale (cartes plastiques, informatique éditoriale, fiduciaire…), alliée à ce panorama historique et géographique, permet de situer le Cabinet des poinçons dans cette entité Imprimerie nationale devenue groupe industriel. »
Cf. Christian Paput.
La librairie présente cet ouvrage écrit par un spécialiste de la gravure : un essai pour décrire un métier exercé par encore quelques personnes dans le monde. C’est pourquoi à l’heure où le savoir-faire fait très souvent place au faire-valoir, il est indispensable de consigner aujourd’hui cette pratique par l’écrit… Rodin disait « un art qui a de la vie ne reproduit pas le passé, il le continue ! »
Christian Paput : La Lettre. La gravure du poinçon typographique. The punchcutting. (Texte en français et anglais). TVSO Editions. 1998. In 12 de 67 pages avec couvertures à rabat. Plusieurs photos en sépia et dessins explicatifs. Bibliographie. "Tout le savoir traditionnel de la typographie. Un métier devenu rare et en voie d'extinction !" Bon état.
Ouvrage mis en vente et référencé HE 19446 à la librairie Heurtebise
M. Paput, né en 1950 étudie à l’École Estienne pendant 4 années pour se former à la gravure en relief. À l’Imprimerie nationale, il contribuera à l’extension d’un classement « Monument historique » effectué en 1946, par l’apport de plusieurs milliers de caractères typographiques gravés depuis cette date à l’Imprimerie nationale, ainsi que récupérés par ses soins. Il organise l’exposition 100 ans de bibliophilie à l’Imprimerie nationale dans les locaux de l’École Estienne en 2004. Il participe aux diverses tentatives de création de Musée-Atelier pour sauvegarder les collections et les savoir-faire des métiers d’Art de l’Imprimerie, par des démarches privées, ainsi qu’avec le Comité pour le Conservatoire du livre, puis avec Graphê et Garamonpatrimoine. De 2003 à 2005, avec l’aide financière du ministère de la Culture, il forme un élève à la gravure de poinçons typographiques. Depuis 2008, il siège au Conseil d’administration de la Fondation Louis Jou (premier colloque Louis Jou en 2010) et aux Amis du Musée Muséum Départemental des Hautes-Alpes de Gap en 2010. Sources : Wikipédia.
Rencontre avec Franck Jalleau, dessinateur de caractères et Nelly Gable graveur de poinçons typographiques au département « Atelier du livre d'art et de l'estampe « de l'imprimerie nationale. Tous deux, après nous avoir retracé leurs parcours et expliqué leurs rares métiers, dévoilent quelques richesses de l'imprimerie.