« Été voir, hier, Gabriele d'Annunzio chez lui 44, avenue Kléber. Il occupe au quatrième un appartement dont j'ai vu le petit salon. Il en a dissimulé la laideur, selon lui, avec des paravents, des tringles, des étoffes ton d'or, etc. C'est assez encombré. Par terre, des coupes où des fleurs baignent, sur la cheminée un Bouddha (...) des plumes de paon qui porteraient malheur si elles n'atteignaient pas le nombre de 999. Ce chiffre conjure tout, m'a dit le romancier-poète (...) Je suis toujours en état de « ferveur », m'a-t-il dit ensuite. De là l'affection qu'il a inspiré à de jeunes prêtres. Il m'a parlé aussi de la candeur inviolable qui est en lui. Il a eu des ennemis, il a subi beaucoup d'attaques. Il est « impuissant à haïr ». Il ne faut pas juger les autres. Il m'a montré des vases qu'il fait car il est verrier, lui-même. Il a un atelier rue de Suffren. Être merveilleux que ce petit homme au front dégarni, à la parole étrangère et chantante. »
Abbé Arthur Mugnier, Journal, 13 octobre 1914.
La librairie propose cette charmante édition, joliment cartonnée avec les bois très flatteurs d’A. de Carolis.
Gabriele d’Annunzio : « Nocturne ». Traduction par André Dodelet. A Paris, éditions Calmann-Lévy. 1923. In 12 cartonné à motifs rouges. 318 pages. Couvertures et dos d'origine conservés. Avec 3 vignettes : gravures sur bois par Adolfo de Carolis. Bon état, intérieur propre.
Ouvrage mis en vente et référencé HE 20041 à la librairie Heurtebise
Adolfo de Carolis (1874 – 1928) fut aussi un éminent graveur sur bois, un illustrateur et a exécuté de nombreuses fresques, toutefois sa renommée est surtout due à sa peinture décorative.