C’est ce terroir régional du grand Ouest qui constitue la matière des livres d’Alphonse de Châteaubriant, à commencer par Monsieur des Lourdines, prix Goncourt 1911. Romain Rolland, avec qui il s'est lié d'amitié, voit alors dans ce premier ouvrage « un livre à rendre en un mois son auteur célèbre dans le monde entier ». Vient ensuite La Brière, pour lequel il reçoit en 1923 le Grand prix du roman de l'Académie française et qui est l'un des plus forts tirages de l'entre-deux-guerres avec 600 000 exemplaires vendus. Le livre est traduit dès 1924 en allemand, puis en anglais, et est publié par 26 éditeurs différents. En 1927, il publie La Meute...
La librairie propose cette édition illustrée de « La Brière » :
Alphonse de Châteaubriant. « La Brière ». Lausanne (Editions La Guilde du Livre). 1958. in 8 relié toile noire avec illustration contre-collée. 253 pages. Plusieurs illustrations hors-texte de Jean Pierre Rémon (*). Exemplaire numéroté. Bon état, intérieur frais. - " Ce roman reçoit en 1923 le Grand prix du roman de l'Académie française."
Ouvrage mis en vente et référencé HE 8354 à la librairie Heurtebise. 15 €
Sous l'Occupation, Alphonse de Châteaubriant préside le Groupe Collaboration et dirige, de juillet 1940 à mai 1941, « La Gerbe », périodique qui se veut un « hebdomadaire politique et littéraire ». Le rédacteur en chef en est Marc Augier (connu après-guerre sous le pseudonyme de Saint-Loup). Le premier exemplaire paraît en juillet 1940. On y trouve les signatures de Jean Giono, Paul Morand, Jean Cocteau, Marcel Aymé, Sacha Guitry, etc... L'hebdomadaire défend l’idée d’une Europe aryanisée, débarrassée du bolchévisme, proche des thèses du RNP de Marcel Déat, s'éloignant alors du pétainisme maréchaliste. En 1944, quand les troupes alliées approchent de Paris, Châteaubriant se réfugie en Allemagne, le 17 août, paraît le dernier numéro de La Gerbe. Le Comité national des écrivains (CNE) inscrit alors son nom sur la liste des auteurs qu’il juge indésirables.
Les œuvres d’Alphonse de Chateaubriant, à l'instar de celles d'Henri Béraud par exemple, semblent aujourd’hui tombées dans un relatif purgatoire en raison de l'implication de leurs auteurs dans la collaboration, même si sa cote reste très forte auprès des bibliophiles du fait de la qualité de ses textes et de celle des illustrateurs (Jean Frélaut, Mathurin Méheut, René-Yves Creston, Henry Cheffer, etc.) qui ont rehaussé ses livres, notamment La Brière.
(*) Jean Pierre Rémon : Faut-il encore présenter Jean-Pierre Rémon, cet artiste peintre et écrivain, illustrateur de nombreux ouvrages, personnalité de l'année en 1990 dans la catégorie Beaux-arts. Octogénaire et peintre depuis toujours, « Jean-Pierre Rémon est un être rare parmi les grands » dit de lui un membre de l'Académie française. Spontané dans son art et qualifié de « peintre de la mer », l'artiste est né à Paris mais se montre très attaché à la Côte des Isles et au Cotentin. Son fils, Marc-Antoine, peint depuis une dizaine d'années et travaille comme un reporter. « Je parcours la vie dans tous les sens et photographie le monde et l'humain dans tous leurs états. Mes toiles sont des micros reportages. Chaque tableau est un portrait et une mise en scène d'un moment de vie, d'un visage ou d'un fait d'actualité qui m'a particulièrement touché », explique l'artiste.