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Le bibliophile Heurtebise

Le bibliophile Heurtebise

Anciennement librairie Heurtebise, "le bibliophile Heurtebise" propose des informations culturelles en relation avec les métiers du livre, mais aussi des descriptifs de curiosités bibliophiliques. Actualités littéraires, critiques, salons, foires aux livres...


Robert le Vigan, le mal aimé du cinéma !

Publié par HEURTEBISE sur 9 Juin 2016, 14:23pm

Catégories : #Beaux livres

Il se nommait vraiment Robert Charles Alexandre Coquillaud, et il naquit le 7 janvier 1900, rue de la Charbonnière à Paris, dans le 18e. Il dira : "Je suis né dans le quartier des «boxons»" ! Mais pour le public, il s’appelle Robert Le Vigan. Pourquoi ? Tout simplement, parce qu'un souvenir lui est resté de sa petite enfance, quand il récitait par cœur les départements : "Gard. Chef-lieu Nîmes, sous-préfecture Alès, Le Vigan…" la petite histoire ajoute qu’il n’y aurait jamais mis les pieds ! Après la Libération, son implication dans la collaboration lui vaut d'être condamné à la dégradation nationale et à dix ans de travaux forcés. Relâché sur parole après trois ans de travail dans un camp, il passe en Espagne puis s'exile en Argentine. Il y meurt dans le dénuement.

La librairie propose aujourd’hui cette belle biographie du « mal aimé du cinéma français » dont François Truffaut, le contactant à la fin des années 1960 pour le réhabiliter comme comédien, n'avait pu le soustraire à sa retraite.
 

- 1ère de couverture -

- 1ère de couverture -

Hervé le Boterf : Robert le Vigan, le mal aimé du cinéma. Suivi des "Confessions" du comédien. Editions France Empire. 1986. In 8 de 246 pages. Plusieurs photos en noir hors-texte. Filmographie, théâtre et bibliographie. Bon état.

Ouvrage mis en vente et référencé HE 20390 à la librairie Heurtebise. 18 €

- 4ème de couverture -

- 4ème de couverture -

Robert le Vigan libéré sous condition en 1948, il choisit l'exil. Il gagne l'Espagne, puis l'Argentine où il tourne encore dans quelques films, en 1951 et 1952, et vit ensuite dans la misère. Pour subsister, il vend des petits gâteaux dans les rues de Buenos Aires (ce détail figure dans « D'un château l'autre », un des volumes de la « Trilogie allemande » de L. F. Céline). Il meurt en Argentine le 12 octobre 1972, à 72 ans. Il avait renoncé à tout retour en France…

"La profession du cinéma porte la honte de l’avoir laissé mourir loin de son pays."
Maurice Ronet («Le métier de comédien»)

Lettre de Céline à Robert Le Vigan, vers 1951.

« Question Grand avenir – Toute la terre aux jaunes – ils sont dominants dans les mélanges – Leurs gamètes gagnent. Tout est là – ils avaleront ruskos, boches, fiançailles, yankees – à coups de sperme – dominants dominants. Ni juifs, ni noirs, ni blancs, ni indiens n’existent devant le métissage jaune. Mais c’est pas nos oignons ! C’est pour dans un siècle ou deux ! Et c’est le prochain achat de raviolis qui m’angoisse !... Je suis trop vieux, je ne la verrai pas, et trop malade, l’arrivée des Chinois à Paris. Je ne crois pas aux Russes ! Chrétiens comme nous, suceurs de doigts de pied, ils sont faits pour s’entendre avec Mauriac ! Vive Chou En-Lai ! Un vrai raciste ! L’avenir du monde : jaune ! La question juive n’existe plus ! Entre toi, moi et le rabbin Kaplan, pour Chou En-Lai, aucune différence ! Et son milliard de bourreaux ! Voilà qui existe ! Voilà du nanan ! Toi là-bas dans la pampa, tu ne verras peut-être rien non plus. On n’aura pas beaucoup rigolé (...) Il m’a perdu le Grand Avenir ! Toi aussi au fait, corgniaud... Tes oignons ! »

Il s'agit de la scène d'ouverture du magnifique film de Christian-Jaque : "L'Assassinat du Père Noël" (1941). On y voit Robert Le Vigan en maître d'école libre-penseur dans un petit village savoyard... Les autres acteurs de ce film (non visibles dans cet extrait) sont Harry Baur en Père Cornusse, sa fille romantique Renée Faure, le baron Raymond Rouleau, le maire Fernand Ledoux et même Marie-Hélène Dasté en mère Michel ainsi que Bernard Blier en brigadier de gendarmerie...

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