Le bibliophile Heurtebise vous présente aujourd’hui une édition « célèbre » bien connue des collectionneurs de livres anciens :
Contes de Guillaume Vadé, par Voltaire.
Voici son descriptif :
A Genève, chez les frères Cramer. 1764. Édition originale. In 8 relié plein veau blond glacé d'époque. Une vignette de titre avec divers instruments, de marine notamment. Dos à nerfs orné et pièce de titre. Tranches jaspées. Triple filet d'encadrement sur les plats. Plats armoriés. (*) - 386 pages. Avec la table des matières. - In fine : Le bijou trop peu payé et la brunette anglaise, nouvelles en vers. Pour servir de supplément aux œuvres posthumes de Guillaume Vadé... (A Genève, chez les frères Cramer. 1764. 24 pages). Exemplaire provenant de la bibliothèque de Julien Félix, bibliophile du XIXème siècle, avec son ex-libris. (Humiliter sed recte : humblement mais correctement).
En cette année 1764, c’est la mort de madame de Pompadour, la Bête du Gévaudan commence ses ravages, l’Affaire La Valette impose au roi l’expulsion des jésuite, et Louis XV a encore devant lui dix ans de vie…
BLASON :
(*) Cette armoirie correspondrait à la maison de Joyeuse, ancienne famille noble française, particulièrement influente au XVIème siècle, qui tire son nom de la ville de Joyeuse, dans le Vivarais. Elle était une branche de la famille de Châteauneuf-Randon. Le centre du blason illustrerait les armes de la famille de Joyeuse depuis 1261 : d'or à trois pals d'azur, au chef de gueules chargé de trois hydres à sept ou quatre têtes aussi d'or.
Alors Guillaume Vadé est un personnage imaginaire, et la préface de Catherine Vadé, sa cousine, est également une invention de Voltaire. Cette édition contient les contes en vers de Vadé mais également de Jeannot et Colin ; Le Blanc et le Noir, sans compter diverses pièces, notamment le plan de la tragédie d'Hamlet, Discours aux Welches... L'homonymie avec l'auteur des « Lettres poissardes » Jean Joseph Vadé fit donner une suite par l'éditeur aux Contes de Guillaume Vadé, mais naturellement, cette suite n'est pas de Voltaire...
Sous le nom de Contes de Guillaume Vadé, Voltaire donna, en 1764, un volume in-8°, dans lequel on trouvait les sept premiers contes qui suivent : Ce qui plaît aux dames, l’Éducation d’un prince, l’Éducation d’une fille, les Trois Manières, Thélème et Macare, Azolan, et l’Origine des métiers, et qu’il avait fait précéder de la préface sous le nom de Catherine Vadé.
Peu après parut une brochure de 24 pages, intitulée le Bijou trop peu payé, et la Brunette anglaise, nouvelles en vers pour servir de supplément aux Œuvres posthumes de Guillaume Vadé ; à Genève, chez les frères Cramer, 1764, in-8°. Le dernier de ces contes a été réimprimé sous le nom de Voltaire à la page 1 de l’Almanach des Muses de 1774. Mais ce conte est en réalité de Cazotte !
Le succès des Contes de Guillaume Vadé suggéra au libraire Duchesne l’idée de publier les Contes de Jean-Joseph Vadé pour servir de tome second à ceux de Guillaume Vadé, mcclxv (au lieu de mdcclxv). Ce volume n’est autre que le quatrième tome des Œuvres de Vadé. Il n’y eut pas de réimpression : le libraire fit les frais d’un frontispice et d’un Avis de l’Éditeur…
Le blason :
(*) Cette armoirie correspondrait à la maison de Joyeuse, ancienne famille noble française, particulièrement influente au XVIème siècle, qui tire son nom de la ville de Joyeuse, dans le Vivarais. Elle était une branche de la famille de Châteauneuf-Randon. Le centre du blason illustrerait les armes de la famille de Joyeuse depuis 1261 : d'or à trois pals d'azur, au chef de gueules chargé de trois hydres à sept ou quatre têtes aussi d'or.