A défaut de visiter les musées pour cause de pandémie... le bibliophile Heurtebise vous propose une petite ballade : visite de la maison de Balzac (à Paris) !
Nichée sur les coteaux de Passy, la Maison de Balzac est la seule des demeures parisiennes du romancier qui subsiste aujourd'hui. C'est dans le cabinet de travail que Balzac a corrigé, de1840 à 1847, l'ensemble de La Comédie humaine. À travers la présentation de portraits de l'artiste ou de ses personnages, de peintures, gravures, dessins, et à l'aide d'une scénographie originale, le musée incite le visiteur à s'interroger sur Balzac et suggère des chemins originaux pour conduire à la découverte comme à la relecture de La Comédie humaine.
Une généalogie des personnages de La Comédie humaine est à la disposition des visiteurs, sous forme d'un tableau long de 14,50 m où sont référencés 1000 personnages sur les 6000 que compte La Comédie humaine. On peut en acheter une copie repliable.
Pour l’anecdote, la maison dispose de deux entrées, dont l’une sur la discrète rue Berton qui permettait au romancier de s’enfuir au cas où un créancier venait lui demander des comptes !
Fille de négociants parisiens, Laure Sallambier (1778-1854) épouse à dix-neuf ans le quinquagénaire Bernard-François. Honoré de Balzac naît de cette union mal assortie et les relations avec sa mère lui laissèrent des blessures sensibles dans sa correspondance. Dans une lettre à Madame Hanska en 1846, il confie :
« Je n'ai jamais eu de mère ; aujourd'hui, l'ennemi s'est déclaré. Je ne t'ai jamais dévoilé cette plaie ; elle était trop horrible, et il le faut le voir pour le croire. Aussitôt que j'ai été mis au monde, j'ai été envoyé chez un gendarme, et j'y suis resté jusqu'à l'âge de quatre ans. De quatre à six ans, j'étais en demi-pension et à six ans et demi, j'ai été envoyé à Vendôme, j'y suis resté jusqu'à quatorze ans, en 1813, n'ayant vu que deux fois ma mère. De quatre à six ans, je la voyais les dimanches. Enfin, un jour, une bonne nous a perdus, ma sœur Laure et moi ! Quand elle m’a prise chez elle, elle m'a rendu la vie si dure qu'à dix-huit ans, en 1817, je quittais la maison paternelle et j'étais installé dans un grenier, rue Lesdiguières, y menant la vie que j'ai décrite dans La Peau de Chagrin. J'ai donc été, moi et Laurence, l'objet de sa haine. Elle a tué Laurence, mais moi je vis, et elle a vu mon adoration pour elle se changer en crainte, la crainte en indifférence ; et aujourd'hui elle en est arrivée à me calomnier... »
Le bibliophile Heurtebise propose ces deux ouvrages :
H. de Balzac :
Le cousin Pons. Avec une introduction, des notes et variantes par Maurice Allem.
A Paris, éditions Garnier. Collection Selecta. 1937. in 12 relié 1/2 maroquin marron à coins. Dos à nerfs non orné, simplement pièce de titre. Couvertures et dos conservés. 393 pages. Impression Paul Dupont. Exemplaire numéroté du tirage sur papier pur fil Lafuma (N° 71). Bel exemplaire propre.
La Rabouilleuse. Avec une introduction et des notes par Maurice Allem.
Paris, éditions Garnier. Collection Selecta. 1932. in 12 relié 1/2 maroquin marron à coins. Dos à nerfs non orné simplement avec pièce de titre. Couvertures et dos d'origine conservés. 428 pages. Impression Laîné et Tantet. Exemplaire numéroté du tirage sur papier pur fil Lafuma. (N° 195). Bel exemplaire propre.
« Dans les grandes crises, le cœur se brise ou se bronze »