Gaston Gérard, né le 30 avril 1878 à Dijon et mort dans cette même ville le 5 février 1969, est un avocat et un homme politique français. Il fut maire de Dijon de 1919 à 1935, député de la Côte-d'Or dans les années 1930 et plus brièvement sous-secrétaire d'État sous la IIIe République. Il fut le premier membre d'un gouvernement français à être chargé du tourisme.
Il effectue sa scolarité au lycée Carnot, fait de brillantes études de droit à l'université de Dijon et devenu avocat, il s'inscrit au barreau de cette ville en 1899.
Son engagement ne prend une tournure politique qu'au début des années 1900, entamant une carrière politique qui ira de la gauche à la droite et le conduira de fonctions électives locales à divers cabinets ministériels. Gaston Gérard est alors membre de l'Alliance démocratique et mène en parallèle une carrière active d'avocat, reconnue par le nombre d'acquittements qu'il obtient aux assises. Il obtient son premier mandat électif 1907, où il est élu conseiller général pour le canton de Dijon-Ville sous l'étiquette radicale. Il conserve ce siège jusqu'en 1945.
Sous son mandat, Gaston Gérard construit la réputation gastronomique de Dijon, faisant le choix de soutenir l'industrie alimentaire et le tourisme plutôt que l'industrie mécanique. Il se sert pour cela le l'engouement régionaliste de l'époque et une solide industrie alimentaire en expansion grâce à la nationalisation des marchés, le progrès des transports et les progrès du conditionnement. Les industriels Bizouard (devenue Amora en 1938), Mulot, Petitjean, Philbée, Lanvin ou les biscuiteries Pernot gagnent en importance et Gaston Gérard s'engage lui-même dans la promotion de la Bourgogne, de Dijon et du vin, donnant au début des années 1920 plus de six cents conférences dans trente-deux pays pour promouvoir cette filière exportatrice. Il fréquente les clubs touristiques et gastronomiques rassemblant élites politiques et économiques, fonde la Fédération des Syndicats d'initiatives de Bourgogne en 1921 et la Foire gastronomique la même année avec l'appui de l'industriel dijonnais Xavier Aubert, s'inspirant du modèle lyonnais de la foire des soieries d'Édouard Herriot.
Sous son mandat, Dijon se développe selon un schéma découpant la ville en zone industrielles, commerciales, résidentielles, etc. pour ordonner l'urbanisation. Les années 1920 voient s'ériger rue de la Liberté le nouveau bâtiment des Magasins modernes, futures Galeries Lafayette (1924), mais aussi la bourse du travail (1927). Dans les années 1930, quelques-uns des grands boulevards de Dijon sont construits : Clemenceau en 1932, Bourroches et Alexandre-de-Yougoslavie en 1935... Le parc municipal des sports et le vélodrome sont quant à eux inaugurés en 1934.
Il fut également député de Côte d'Or, élu à Dijon de 1928 à 1932, battu par le socialiste Robert Jardillier en 1932. Réélu député dans la circonscription de Châtillon-sur-Seine en 1936.
Frappé d'inéligibilité pour avoir voté les pleins pouvoir au Maréchal Pétain le 10 juillet 1940, le Jury d'honneur du Comité départemental de Libération, « considérant que non seulement il n'est pas établi que l'intéressé ait effectivement participé à la lutte contre l'ennemi, mais qu'encore il a manifesté en diverses occasions son attachement au pseudo-gouvernement de Vichy » confirme sa peine et le condamne à l’indignité nationale dans sa décision du 9 décembre 1945.
Il meurt à 90 ans en 1969, chutant accidentellement du premier étage de son hôtel, rue du Petit-Potet.
Il a laissé son nom à une recette, « le poulet Gaston Gérard », créée par sa femme Reine Geneviève lors d'un dîner avec le critique Curnonsky, qui lui donna ce nom. (Voir documents ci-dessous).
Gaston Gérard est l'auteur de plusieurs ouvrages régionalistes, de nombreuses chroniques parues dans le quotidien dijonnais Le Bien public et dans le journal culturel Comœdia (dont sont parus deux recueils listés ci-dessous), ainsi que de nombreuses préfaces...
- Dijon, ma bonne ville. Souvenirs et confidences assortis de Contes et d'Histoire. (Tome 1) Ed . des Etats généraux de la gastronomie française, Dijon ( v . 1960 ).
- Le Miroir du coin et du temps. Souvenirs et confidences assortis de Contes et d'Histoire. (Tome 2) Ed . des Etats généraux de la gastronomie française, Dijon ( v . 1960 ).
- La Bourgogne et ses produits. A la gloire de nos vins et de nos "Harnois de bouche". Agence Fournier, Dijon, 1926.
- Commentaires sur le Mail. Chroniques de Comœdia. Hachette, Paris, 1934.
- Devant les tréteaux. Chroniques de Comœdia 1934-1935. Hachette, Paris, 1936.
- Au secours du bon sens. Préface de Pierre-Étienne Flandin. F. Sorlot, Paris, 1938.
- Voyages autour de ma chambre - Préface de A. Tardieu. 1932.
Sources : Wikipédia.
"Le dédicataire de ces trois dédicaces est Louis Lagoutte, vieille famille dijonnaise, conseiller municipal de Dijon et ancien juge consulaire."