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Le bibliophile Heurtebise

Le bibliophile Heurtebise

Anciennement librairie Heurtebise, "le bibliophile Heurtebise" propose des informations culturelles en relation avec les métiers du livre, mais aussi des descriptifs de curiosités bibliophiliques. Actualités littéraires, critiques, salons, foires aux livres...


Botticelli et Dante, deux acteurs majeurs du quattrocento florentin

Publié par HEURTEBISE sur 11 Octobre 2021, 09:49am

Catégories : #Expositions et Sorties

Découvrez au musée Jacquemart-André des chefs-d’œuvre de la Renaissance grâce à l’exposition : « Botticelli, artiste, designer ».

Le musée Jacquemart-André, à Paris, présente l’exposition « Botticelli », jusqu’au 24 Janvier 2022. L’un des événements les plus attendus de la rentrée culturelle parisienne qui met en valeur la créativité du peintre et le travail de son atelier.

Une salle comporte un trésor venu du musée du Vatican : deux dessins de Botticelli illustrant La Divine Comédie de Dante. (L’artiste aurait réalisé un dessin pour chacun des 100 chants).

© Le bibliophile Heurtebise - La Divine comédie, édition postérieure à 1555.

© Le bibliophile Heurtebise - La Divine comédie, édition postérieure à 1555.

La Divine Comédie illustrée par Botticelli est un manuscrit ancien contenant le texte de la Divine Comédie et dont l'illustration a été entamée par Sandro Botticelli. La première édition est datée de 1472. De nos jours, tous les feuillets sont détachés et 84 d'entre eux sont conservés au Kupferstichkabinett de Berlin et huit autres à la Bibliothèque apostolique vaticane de Rome.

Un document anonyme de 1540 indique que Lorenzo di Pierfrancesco de Médicis, cousin de Laurent de Médicis, commanda un manuscrit enluminé de la Divine Comédie. Il fit appel au copiste Niccolò Mangona pour écrire le texte et à Sandro Botticelli pour l'illustrer. La date de la commande n'est pas connue mais remonte sans doute au milieu des années 1480. L'œuvre est laissée inachevée sans doute au milieu des années 1490.

Botticelli avait peut-être déjà illustré précédemment la Divine Comédie. En effet, en 1481, Cristoforo Landino fit paraître la première édition imprimée du poème avec des illustrations gravées par Baccio Baldini. Selon l’écrivain toscan Giorgio Vasari, ce dernier n'aurait fait que reprendre des dessins de Botticelli.

© Le bibliophile Heurtebise

© Le bibliophile Heurtebise

La trace du manuscrit est perdue rapidement après. D'après les indications contenues dans les feuillets du Vatican, ce fragment de huit feuillets appartenait en 1632 à Alexandre Petau (Magistrat, conseiller au Parlement de Paris et bibliophile.) Il fut acquis en 1650 pour les collections de Christine de Suède. Le manuscrit arriva à Rome après son abdication et son archivage se fit en 1668. Christine se fixe définitivement à Rome en octobre de cette même années. Elle demeure dans le Trastevere au Riario alla Lungara (actuel palais Corsini) qu'elle transforme en musée. Elle y expose de multiples pièces (tapisseries, peintures, sculptures, dessins...) qu'elle réunit à partir du fonds constitué en Suède, de donations ou d'achats plus récents. Le référencement de la bibliothèque comprend 5 000 volumes. À sa mort, le cardinal Decio Azzolino hérita de sa collection qui fut acquise ensuite par les cardinaux Pompeio Azzolini, puis Pietro Ottoboni, grand mécène d’arts. Ce dernier était le petit neveu du Pape Alexandre VIII. Ces feuillets sont désormais conservés à la Bibliothèque apostolique vaticane.

 

© Le bibliophile Heurtebise

© Le bibliophile Heurtebise

Quant aux feuillets de Berlin, ils se trouvaient en 1803 chez le libraire parisien Giovanni Claudio Molini (1724-1812), lui-même originaire de Florence. (Sa librairie était un centre culturel de la littérature italienne, allant des grands classiques jusqu’aux représentant de « L’Illuminismo ».) Ensuite en 1819, ils appartenaient au collectionneur écossais Alexander Hamilton, 10e duc de Hamilton. Mais les collections du Hamilton Palace furent vendues aux enchères en 1882 par la maison Sotheby's. Elles furent acquises pour le compte des Musées d'État de Berlin. (Le directeur de l'époque, Friedrich Lippmann, réussit un coup sensationnel pour acquérir les dessins uniques de Botticelli avant la vente aux enchères déjà prévue !) Après la Seconde Guerre mondiale, les feuillets sont à nouveau dispersés entre l'Allemagne de l'Est et l'Allemagne de l'Ouest. Autre pérégrination douteuse, où s’ajoute à la confusion des tractations, des intérêts politiques et diplomatiques... Ceux de l'Est sont considérés comme perdus jusqu'en 1993. Ils sont de nouveau rassemblés... Aujourd’hui, il existe encore dix exemplaires de La Divine Comédie dans le monde (trois en France et sept aux États-Unis). En 1999, un exemplaire s'est vendu en France pour la somme de 777 500 euros.

© Le bibliophile Heurtebise - Hall d'entrée du musée -

© Le bibliophile Heurtebise - Hall d'entrée du musée -

© Le bibliophile Heurtebise.

© Le bibliophile Heurtebise.

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