L’abbaye cistercienne de Cîteaux fut fondée en 1098 dans le duché de Bourgogne par Robert de Molesme, abbé de l'abbaye Notre-Dame de Molesme, dédiée à Marie, et placée sous la protection des ducs de Bourgogne.
Un patrimoine régional et national d’exception !
La bibliothèque municipale de Dijon est dépositaire, depuis la Révolution française, d'un trésor médiéval inestimable, issu de l'abbaye des moines de Cîteaux : les fameux manuscrits enluminés.
A l'intérieur de cet ensemble, les manuscrits du premier scriptorium, né dès les débuts du XIIe siècle, sont les œuvres les plus remarquables. Connus dans le monde entier, étudiés par des chercheurs de nombreuses disciplines, illustrant la vie quotidienne au Moyen Age et les défrichements monastiques dans de nombreux manuels scolaires et livres de vulgarisation, les manuscrits et leurs enluminures sont des œuvres et des témoignages de premier ordre d'un mouvement spirituel, intellectuel, agricole et politique fondamental en Europe.
80 manuscrits parmi les plus importants de la bibliothèque, conçus, copiés, enluminés à l'abbaye tout au long du XIIe siècle sont mis en ligne sur le portail de la BM.
Vous pouvez en consulter les notices descriptives et feuilleter, zoomer, parcourir l'ensemble de leurs folios, sans les gants !
Voici quelques photos de l’abbaye : visite au mois d’aout de cette année.
Le scriptorium et l’ancienne bibliothèque de l’abbaye de Cîteaux : « Theologia » noté au fronton de la porte.
Le mobilier et la décoration de la bibliothèque de Cîteaux - Persée
LE MOBILIER ET LA DÉCORATION DE LA BIBLIOTHÈQUE DE CÎTEAUX Les travaux de restauration de la bibliothèque de Cîteaux, entrepris en 1962, ont mis au jour des inscriptions peintes sur les murs e...
https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1964_num_122_1_8878
Explications de l’ancienne bibliothèque : André Masson - 1964 -
Le définitoire :
C’est à la fin du XVIIe siècle, sous l’abbatiat de Dom Jean Petit, qu'est achevé le bâtiment, appelé aussi le nouveau définitoire, comportant des salles voûtées au rez-de-chaussée. L’étage est affecté au nouveau dortoir des novices. Ce bâtiment long de 80 mètres et large de 16m, sauvé des destructions révolutionnaires, n’est parvenu jusqu’à nous que dénaturé par les installations industrielles du XIXe siècle qu’il dut abriter.
Une rénovation est prévue au courant de l’année 2023 par la fondation du patrimoine de Stéphane Bern.
Le projet de restauration du définitoire de l’abbaye de Cîteaux, c’est-à-dire du lieu où se réunissaient une fois par an, sous l’autorité de l’abbé de Cîteaux, les abbés de tous les monastères cisterciens d’Europe, met pour nous en lumière l’extraordinaire rayonnement de l’ordre cistercien : rayonnement spirituel qui développait en Bourgogne une viticulture de terroir sans égale.
La grande presse à sceau du Définitoire :
Cette imposante presse en fonte, datant du tout début du XXe siècle, équipée d’un timbre en métal et d’une pièce de cuir, elle servait à gaufrer les papiers des actes émis par les chapitres généraux en garantissant ainsi l’origine.
Étienne Harding, un Abbé fondateur...
Étienne Harding fit copier une bible monumentale dont le texte est le résultat d'un révision soignée des textes de la Bible latine de Jérôme, la Vulgate. Il en résulte une recension du texte latin à partir du texte grec et surtout du texte hébreu, révisé avec l'aide de rabbins juifs.
Trois styles peuvent être distingués dans les enluminures de Cîteaux au XIIe siècle :
Le premier, le plus connu, se distingue par la délicatesse de ses sujets. Qu'il s'agisse d'êtres humains, d'animaux ou d'entrelacs végétaux ornant les lettrines ou de lettres composées elles-mêmes de plusieurs personnages, l'inspiration que les moines peintres tiraient de leur environnement quotidien alliée à la qualité artistique de l'exécution font des œuvres de cette série l'un des sommets de l'enluminure, et ceci malgré certaines restrictions imposées par l'exigence de simplicité propre à Cîteaux, comme le nombre réduit des couleurs employées ou encore l'utilisation du parchemin lui-même comme fond.
Le deuxième style, qui s'épanouit à partir des années 1120, est dit « byzantin » en raison des influences orientales qu'il révèle. Celles-ci se manifestent dans le caractère hiératique de compositions pouvant occuper une pleine page, mais aussi dans certains détails décoratifs, grecques ou arabesques.
C'est aux exhortations de saint Bernard en faveur du dépouillement que l'on attribue le troisième style, caractérisé pas des lettres monochromes, ce qui n'empêche pas la polychromie au sein d'un même mot par juxtaposition de lettres de couleurs différentes. Étant donné les contraintes imposées, la créativité artistique se réfugie dans la finesse du trait et la richesse des filigranes qui atteignent alors des sommets, tandis que la palette utilisée s'enrichit de nouveaux coloris. Ce style apparaît à une période de définition des règles de fonctionnement de l'Ordre en pleine expansion qui est, par conséquent également, un moment de grande production de livres.