Tout comme un artiste affectionne son pinceau ou un musicien son violon, il est naturel qu’un écrivain trouve un stylo qui lui ressemble.
S'il est vrai que les ordinateurs et les traitements de texte sont de plus en plus utilisés par les écrivains, la plume était autrefois l'instrument d’écriture par excellence, capable de captiver l’esprit, mais aussi de le blesser par des séries de mots habiles et ciblés, popularisant l’expression « La plume est plus forte que l’épée ».
« Les origines du stylo plume sont controversées, mais toutes les sources s'accordent à dire qu'il est né d'un besoin spécifique : comme il était frustrant et inconfortable de devoir continuellement tremper le stylo (ou la plume) pour se réapprovisionner en encre, il était logique d’en créer un qui contienne l'encre dans un réservoir. Les stylos plume ont toujours d'innombrables admirateurs et ont été aimés et plébiscités par de nombreuses personnes célèbres dans le passé. Voici une liste de noms connus ainsi que les stylos plume qui ont aiguisé leur art, qui figurent toujours parmi les meilleurs et les plus collectionnés du marché » explique Daniela Néri...
Constantin Parvulesco (*) a écrit à ce sujet un charmant livre sur ces « objets de désirs d’écriture », (Une histoire du stylo plume - Editions du May - 2010.) Vous pourrez y découvrir l'histoire de cet objet d'un luxe symbolique et très personnel, des origines à nos jours à travers l'histoire des marques les plus prestigieuses : Montblanc, Waterman, Parker, Cartier, Dupont, Pelikan, Aurora, Ornas, etc...
Nombreux écrivains possédaient durant le vie d’écriture des stylos plume de marque : Mark Twain écrivait avec un Conklin Crescent Filles ; Sir Conan Doyle était un admirateur du Parker Duofold ; Einstein possédait un Pelikan et un Watermann Taper Cap ; Simone de Beauvoir avait une prédilection pour l’Esterbrok . J et le Sheaffer snorkel... Virginia Woolf ne quittait jamais son Montblanc Meisterstück ; Colette correspondait avec un Parker Duofold ; Alain Decaux ne se séparait jamais de son Waterman, modèle CF ; Michel Déon avait adopté un Montlanc en résine noire ; René de Obaldia chérissait un Sheaffer...
Ravissant modèle signé OLD CHAP, le modèle Grand Prix en celluloïd marbré noir, rose, bordeaux et attributs plaqué or. Un modèle plutôt grand, son système d’alimentation est à bouton poussoir. Il a une plume or 18k signée Old Chap de taille fine et flexible.
(*) Constantin PARVULESCO, écrivain et photographe, passionné par tout ce qui touche l'univers masculin et le luxe, a publié chez ETAI des ouvrages sur l'automobile, les montres, la mer. Avec ce nouvel ouvrage sur les stylos plume, il aborde un sujet qu'il connaît bien puisqu'il en est collectionneur. Il est le fils de l’écrivain Jean Parvulesco, né en 1928 en Roumanie et mort le 21 novembre 2010 à Boulogne-Billancourt. Héritier de la pensée de la Tradition dans la lignée pérennialiste de René Guénon, mais aussi et surtout de celle de Julius Evola, sympathisant de la Nouvelle Droite et catholique atypique proche d'un panthéisme tellurique, il est surtout connu pour ses nombreux romans et son style d'écriture nouveau et poétique, mêlé d'intuitions et d'énigmes « mystiques ».
Il a écrit, entre-autre, un ouvrage passionnant sur les Cafés littéraires de France et d'Europe - éditions du May.
Je ne m'attendais pas à ce que l'acte d'écrire ouvre tant de portes, comme si le vieux stylo plume de mon père n'était pas du tout un stylo, mais une étrange sorte de clé squelette.