Un manuscrit sur peau de vélin des Horae ad usum Romanum rédigé et illustré vers 1490 a été vendu 976.000 € en décembre 2022 ! Si les ouvrage religieux et de dévotion dus à la vitalité des ateliers français du XVe sont assez fréquents aux enchères, ils sont rares à flirter avec le million...
Cet exemplaire était déjà apparu sur le marché en juin 1972, et l’on savait qu’il avait été exécuté pour le duc René II de Lorraine, qui se trouvait être un chevalier curieux et cultivé. Mais ce que l’on ignorait c’était le nom de celui avait peint ces magnifiques enluminures, dont cette touchante Nativité. Les spécialistes confirment le nom de Georges Trubert ! Cet artiste est considéré désormais comme l’un des plus importants enlumineurs français du XVe.
Georges Trubert est un peintre enlumineur français, actif entre 1469 et 1508, en Anjou, en Provence et en Lorraine, à la cour du roi René. Vraisemblablement formé à Paris, Georges Trubert est régulièrement nommé dans les textes et comptes de la cour de René d'Anjou. Il semble d'abord actif en Anjou, puis en Provence où il est enlumineur officiel de la cour à partir de 1467, succédant sans doute à Barthélemy d'Eyck.
Vers 1490, il est appelé par le petit-fils du roi René, René II de Lorraine. Il s'installe à sa cour, à Nancy, où il travaille comme peintre officiel jusqu'à l’extrême fin du XVe siècle. En mai 1508, une minute notariale parisienne le signale comme mort. Plus aucune œuvre ne lui est attribuée après 1500.
Les manuscrits les plus achevés de Georges Trubert appartiennent à sa période lorraine. Son style se caractérise par une large palette de couleurs rares et acides (alliant un rouge-orangé intense, deux jaunes et deux verts respectivement clairs et foncés, un azur de lapis-lazuli et un bleu-ardoise, un rose pâle, un mauve intense et un grenat foncé), l'usage du camaïeu d'or et de la grisaille.
Pour aller un peu plus loin...
Constantin Fabre a écrit récemment une thèse sur cet enlumineur : Georges Trubert, un enlumineur itinérant de la seconde moitié du XVe siècle. Université de Genève - 2022.
Fondée sur la méthode du connoisseurship (*), la présente thèse de doctorat constitue une étude monographique sur l’enlumineur Georges Trubert. Né à Troyes, l’artiste est documenté au service de René d’Anjou dès 1467 et jusqu’au trépas de son mécène en 1480. Après quelques années où il est actif de façon indépendante en Provence, Georges Trubert devient l’enlumineur en titre du petit-fils de René d’Anjou, René II de Lorraine et s’installe à la cour du duc, à Nancy, où il décède en 1508.
La thèse de doctorat est articulée en trois parties suivant le parcours de l’enlumineur : de Troyes à Paris d’abord, d’Angers à Avignon ensuite et de Nancy à Paris finalement. Après une conclusion méthodologique, nous établissons le catalogue raisonné des œuvres à notre avis dues à Georges Trubert (30 entrées) ainsi qu’un registre documentaire transcrivant la totalité des documents mentionnant le nom de l’enlumineur (106 entrées).
A Angers, l'Institut Supérieur Européen de l'Enluminure et du Manuscrit perpétue une tradition médiévale. Directrice de cette école et maître enlumineur, Barbara de Monchy y transmet ses ...
A Angers, l'Institut Supérieur Européen de l'Enluminure et du Manuscrit perpétue une tradition médiévale. (2015).