Franck Bassoleil est journaliste au plus près du terroir bourguignon dont il apprécie les fruits et les « tisanes ». Arrivé à l’âge mûr, il a décidé de donner le meilleur de son jus, comme une figue fraîchement tombée de sa branche, en écrivant poésies, nouvelles et roman.
En fin observateur de la vie quotidienne, il nous livre un texte décalé, légèrement inspiré par le film de Ridley Scott, Blade Runner.
Nul doute qu’on aura l’occasion de retrouver prochainement celui qui se définit « PhiloCeltique » dans d’autres aventures...
Voici donc ce petit texte à l’humour désynchronisé de l’activité poétique bioélectrique...
Je sors de chez ma psy (ça fait chic ! ). Je lui ai dit que je n'étais pas sûr que ça soit mon véritable Moi qui était présent en face d'elle, compte tenu des multivers quantiques et de l'incertitude du chat de Schrödinger (j'envoie du lourd !). Elle m'a répondu qu'elle s'en fichait, car elle m'avait dépêché son image holographique, couplée à une voix synthétique, optimisée par le media plurilinguistique dérivé d'une récente IA, adaptée aux échanges émotionnels humains.
Elle m'a alors parlé de son enfance et de ses rapports tendus avec sa carte mère qui l'avait traumatisée, à la suite d'un bug multicouche !
Comme elle avait trouvé les mots pour me mettre en confiance, je lui ai avoué ce que je n'avais jamais dit à mon épouse : je m'étais fait rebooter récemment.
Du coup, on s'est consolé mutuellement. C'était la première fois que j'échangeais des fluides corporels avec une IA de sa génération.
J'ai donc une question qui me turlupine : est-ce que se faire rebooter, c'est tromper ?
Ma femme qui a subi un implant bionique traverse actuellement une phase de doute : quel était le cyborg donneur ? Était-il arrivé au terme de son obsolescence programmée ?
Quelqu'un pourrait-il me répondre ?