L’Imprimerie nationale est une institution de l'État français chargée de la confection des documents officiels. Hérité d'une imprimerie créée en 1538 avec un privilège royal, son statut a évolué au gré des changements politiques et technologiques pour devenir, en 1993, une société anonyme à capitaux d'État. Elle est une entreprise de premier plan dans le domaine de la fabrication de documents sécurisés, tels que cartes d'identité et passeports, mais aussi un fournisseur d'applications d'identification d'utilité publique.
En 1538, François Ier accorde un privilège à un imprimeur qui devient « Imprimeur du Roi ». En 1540, l'Imprimeur du Roi devient « Imprimeur du Roi pour le grec, le latin et l'hébreu ». En 1640, sous le règne de Louis XIII, le cardinal de Richelieu transforme l'institution en Manufacture royale de l'imprimerie, puis Imprimerie royale, et l'installe au Louvre.
À partir de 1640, l'Imprimerie royale occupe des bâtiments au Louvre, et ne les quitte qu'en 1792. En 1795, elle est logée dans l'hôtel de Penthièvre, puis en 1809 à l'hôtel de Rohan rue Vieille-du-Temple. En 1904, une nouvelle imprimerie est construite rue de la Convention. En 1974, elle ouvre un site près de Douai sur la commune de Flers-en-Escrebieux. En 1992, une usine à Bondoufle est construite.
En 2003, le bâtiment de la rue de la Convention est vendu au groupe Carlyle pour 85 millions d'euros. L'Imprimerie nationale quitte le site en 2005. Dans le but d'y regrouper les services éparpillés du ministère des Affaires étrangères, l'État rachète ces mêmes locaux après travaux en 2007 pour 376,5 millions d'euros
L'Imprimerie nationale détient un important patrimoine historique, tel que le célèbre « cabinet des poinçons » (*) , un atelier vivant du livre, et une bibliothèque historique (comprenant environ 35.000 volumes). Elle possède de nombreuses fontes fondamentales pour l'histoire de l'imprimerie occidentale, telles que les originaux des Didot (**).
L’Imprimerie nationale possède une collection de « polices d’écriture » qui lui est exclusive. Pour l’écriture latine, celles-ci sont : le Garamond de Claude Garamont ; le Romain du roi, aussi appelé Grandjean ou Jaugeon, de Philippe Grandjean ; le Luce ; le Didot de Firmin Didot (variante conçue pour l’Imprimerie nationale) ; le Jacquemin ; le Legrand, de Marcellin Legrand ; le Gauthier, de Louis Gauthier ; le Mandel, de Ladislas Mandel...
Duprat, François-Antoine-Brutus. Histoire de l’Imprimerie impériale de France, suivie des spécimens des types étrangers et français de cet établissement, Imprimerie impériale, Paris, 1861. in-8, IV-578 p.
L’association Graphê
L’association Graphê a été créée en 1991 avec pour objectif majeur de promouvoir l’art typographique, d’organiser et de participer aux actions pour le développement de la lecture et la défense de la langue française. Elle édite une revue adressée à tous ses adhérents. Celle-ci est diffusée trimestriellement, sans publicité, grâce au soutien des partenaires (Artic Paper et Stipa) et des adhérents de l’association. La revue décrit l’actualité typographique ; les derniers travaux de créateurs de caractères, la mise en page, l’affiche, la gravure, la reliure… L’association organise une conférence annuelle, et participe par ailleurs à différentes manifestations ou expositions (B.N.F., Puces typographiques).
L'association Graphê a été créée en 1991 avec pour objectif majeur de promouvoir l'art typographique, d'organiser et de participer aux actions pour le développement de la lecture et la défen...
Jusqu’au XVe siècle, les livres, ou « manuscrits », sont entièrement reproduits à la main par des copistes. Entre 1430 et 1450, Gutenberg met au point la technique révolutionnaire de l’imprimerie, qui permet de reproduire mécaniquement les textes au moyen de caractères mobiles en métal. En 1772, soit plus de trois siècles plus tard, L'Encyclopédie de Diderot et D’Alembert présente les étapes de fabrication du livre au siècle des Lumières, bien avant son industrialisation au XIXe siècle. (Voir le reportage ci-dessous).
(*) Trésor de l’Imprimerie nationale, le cabinet des Poinçons, constitue un patrimoine unique au monde avec ses quelque 700 000 pièces gravées dont la plus grande partie est classée au titre des monuments historiques : 230 000 poinçons d’acier, 224 000 idéogrammes chinois gravés sur bois, 28 000 poinçons pour la gravure des médailles, 14 000 poinçons pour la gravure de musique, 3 000 cuivres d’illustration, 151 000 matrices en cuivre, 15 000 bois d’affiches, 1 300 bois gravés, très nombreuses vignettes et ornements typographiques, 2 500 fers à dorer…
Voir le reportage ci-dessous.
Trésor de l'Imprimerie nationale, le cabinet des Poinçons, constitue un patrimoine unique au monde avec ses quelque 700 000 pièces gravées dont la plus grande partie est classée au titre des ...
https://atelier-du-livre-art-imprimerienationale.fr/fr/patrimoine/cabinet-des-poincons.html
(**) Didot est un groupe de polices avec empattements néo-classique, nommé d’après le graveur Firmin Didot. Les premiers caractères Didot sont gravés et fondus à Paris par Firmin Didot entre 1784 et 1811, et utilisés par l’imprimeur Pierre Didot, son frère. Les polices qui en dérivent, dites « didones », ont exercé une forte influence sur la typographie contemporaine.