Des herbiers anciens... Un catalogue vivant de la botanique !

Publié par HEURTEBISE sur 21 Février 2024, 09:15am

Un aspect méconnu de la bibliophilie : les collections d’herbiers anciens...

Le plus ancien herbier date de 1550. Ces collections de plantes séchées et ensuite collées dans des albums sont des joyaux de l’histoire naturelle et culturelle, mais ils sont particulièrement fragiles et sensibles. Les plantes, parfois accompagnées d’une étiquette descriptive, sont apposées sur des grands feuillets en papier vélin et deviennent ainsi au cours des siècles des trésors... L’idée de coller des plantes sur du parchemin existe depuis bien longtemps. Déjà Un traité des herbes (Tractatus de herbis) voit le jour en 1440... L’idée était lancée, l’aventure pouvait donc commencer...

Des herbiers anciens... Un catalogue vivant de la botanique !

Collectionner des « herbiers historiques » ?

Les herbiers qualifiés d’« historiques » représentent des ensembles précieux pour les chercheurs, car ils témoignent de concepts de classifications particulières et contiennent de nombreux spécimens de référence sur une région à travers les âges.

Les herbiers historiques, comprenant environ 150.000 spécimens aujourd’hui, sont conservés dans les grandes bibliothèques européennes. Les plus importants sont encore classés selon l’ordre suivi par leurs concepteurs, dans les ouvrages où ceux-ci ont décrit des plantes ou élaboré des systèmes de classification.

Parmi ces grands auteurs on peut citer les Jussieu actifs au Muséum pendant trois générations (des années 1710 aux années 1850), Michel Adanson (1727-1806), Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829), André Michaux (1746-1803), René-Louiche Desfontaines (1750-1833), Alexander von Humboldt (1769-1859) et Aimé Bonpland (1773-1858). En général, ces collections couvrent un spectre taxonomique très large (plantes vasculaires et non vasculaires) et ont une répartition géographique assez vaste également.

Parmi ces collections conservées séparément, on trouve aussi des objets de format particulier. C’est le cas d’anciens herbiers reliés tels ceux de Jehan Girault (ce petit livre date de 1558), de Jean-Jacques Rousseau (15 classeurs contenant des types de Guyane récoltés par Jean-Baptiste Fusée Aublet) et d’Albrecht von Haller (XVIIIe siècle). Enfin, certains herbiers sont rangés dans ces collections, en raison de leur singularité comme l’herbier Léon Mercurin (XXe siècle), dont les spécimens, montés très finement sur du bristol, sont très jolis.

Au XVIIe siècle, les botanistes fondent et consultent les cabinets d’histoire naturelle. Ils annotent les échantillons et décrivent de nouvelles espèces. L’herbier de Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708), nommé botaniste au Jardin du Roi en 1683 et à l’origine d’un grand développement de la botanique, deviendra statutairement le premier herbier historique.

Les herbiers historiques sont constamment consultés par les systématiciens (classification des êtres vivants). Des images numériques sont faites sur demande des chercheurs. Les historiens des sciences et de la botanique en particulier, sont également très intéressés par l’étude de ces collections. Elles sont prêtées sous conditions, uniquement pour des expositions.

Marc Jeanson, Responsable de l’Herbier national au Museum National d’Histoire Naturelle de Paris, intervient dans le cadre de la 4e édition de "Quand les plantes se font la malle, à la Médicée. (Septembre 2019).

Et à Dijon...

Le jardin botanique de l'arquebuse de Dijon est un jardin botanique municipal créé en 1833, riche d'environ 3500 espèces de plantes botaniques de Bourgogne et du monde entier, réparties sur plus de 5 hectares avec jardin public, arboretum, roseraie, muséum d'histoire naturelle et planétarium.

En 1771, Bénigne Le Gouz de Gerland fonde le premier jardin botanique de Dijon sur l'actuel boulevard Voltaire. Le jardin est transféré en 1833 au domaine de la compagnie des arquebusiers, cédé à la ville en 1808.

© Bibliophile Heurtebise - Bénigne Le Gouz de Gerland -

© Bibliophile Heurtebise - La roseraie -

© Bibliophile Heurtebise - Une vue du jardin botanique -

Des herbiers du XVIIe siècle maintenant consultables en ligne * KBR

La collection de 15 herbiers bruxellois datant du XVIIe siècle est désormais accessible en ligne.

https://www.kbr.be/fr/des-herbiers-du-xviie-siecle-maintenant-consultables-en-ligne/

Quelques conseils...

Les végétaux, fragilisés par la dessication, doivent impérativement être conservés à l'abri de la lumière, dans un milieu sec et à température constante.

La conservation d'un herbier ancien demande beaucoup de précaution car les végétaux sont fragilisés par la dessiccation. Elle doit donc se faire impérativement à l'abri de la lumière, dans un milieu sec et à température constante. Vous devrez également veiller à le préserver des attaques d'insectes phytophages en recourant à des insecticides.

La manipulation doit être réservée à des fins scientifiques et personnellement je déconseille la présentation des feuilles sous vitrage car la fragilisation des plantes sera accélérée.

Si cette herbier révèle un intérêt scientifique notoire par son importance, la qualité de l'identification des plantes et leurs références géographiques notamment, il est souvent plus prudent, pour sa sauvegarde, de le confier à un musée ou un muséum d'histoire naturelle équipé et compétent. L'accès à sa consultation par le donateur peut être défini avec le service de conservation.

Comment faire un herbier ? Le gel de silice coloré, le produit miracle !

Selon la plante à sécher pour un herbier, différentes techniques de séchage sont employées. La méthode la plus employée par les chercheurs notamment par les centres de recherche en botaniques utilisent du gel de silice coloré.

Voici le lien vers le gel de silice avec indicateur coloré acheté par les botanistes: Gel de silice (silica gel) avec indicateur coloré de saturation d’humidité.

https://gel-de-silice.com/comment-secher-des-plantes-pour-realiser-un-herbier/