J’ai retrouvé cette photo perdue dans mes archives : « La fête du livre du Figaro-magazine » à Bordeaux en... octobre 1990 ! « Une tribu improbable aux plumes disparates... » titrait le magazine.
Ils étaient quarante sur l’invitation de Louis Pauwels et d’Alain Griotteray et autour de Jacques Chaban-Delmas, maire de Bordeaux. Tous ces écrivains (romanciers, historiens, journalistes) avaient faits le voyage jusqu’en Gironde pour y rencontrer leurs lecteurs et signer leurs ouvrages dans le cadre d’un prestigieux salon du livre !
Alors, pouvez-vous mettre un nom devant chaque visage ? Malheureusement un bon nombre sont partis, mais leurs livres resteront dans nos mémoires tant par la qualité que par la valeur inhérente de leur portée.
Louis Pauwels (1920-1997).
Trop souvent réduit à sa caricature droitière, l’écrivain et fondateur du Figaro Magazine se distinguait par son côté inclassable. (En 1977, il prend la direction des services culturels du Figaro, où il établit les bases du Figaro magazine, hebdomadaire qu'il dirige jusqu'en 1993.)
«Il y a des hommes que la mort nous présente défigurés, méconnaissables, pas beaux à voir ; défigurés par la haine qu’on leur voue comme par l’admiration d’un petit troupeau d’adorateurs. Louis Pauwels est de ces derniers», écrivait Henri Loyrette en 1999, dans son discours d’éloge à l’Académie des beaux-arts, deux ans après la mort de l’écrivain et fondateur du Figaro Magazine. C’est donc nimbé d’une odeur de soufre que l’amateur de parfums qu’était Pauwels a quitté ce monde, réduit à la caricature droitière, voire «fascisante», que dressaient de lui ses contempteurs. Et sans doute incompris par une partie même de ses admirateurs.
Alain Griotteray (1922-2008).
En 1947, il adhère au RPF de Charles de Gaulle ; c'est un des cadets du gaullisme... Il milite activement pour le maintien de l'empire colonial, en particulier pour l'Algérie française. Il devient, en 1963, un des actionnaires fondateurs de l'hebdomadaire Minute. Il est élu député du Val-de-Marne en 1967 et réélu en 1968. En 1977, avec Louis Pauwels, il fonde le Figaro Magazine, dont il est directeur délégué et éditorialiste. Ses éditoriaux sont sans concessions envers la gauche, favorables au libéralisme économique, très conservateurs et très eurosceptiques. Il fut le premier journaliste étranger à s'entretenir avec Ronald Reagan.