« Un point d’honneur ! » Quelle belle expression, aujourd’hui un peu désuète... Voici le nouvel article (« billet ») publié sur le blog de Nicolas Ducimetière, spécialiste du livre ancien, collectionneur et bibliophile averti.
UN POINT D'HONNEUR.
« Les duels électoraux, puis olympiques de ces dernières semaines m'ont incité à consacrer mon nouveau billet de blog au thème du combat singulier en littérature. Des tragi-comédies du XVIIe siècle en passant par les grands titres du roman "de cape et d'épée" (« Les Trois Mousquetaires », « Le Capitaine Fracasse », « Le Bossu »), nous constaterons aussi que leurs auteurs eux-mêmes ont parfois été des duellistes redoutés (Dumas ou Mérimée en tête). A travers éditions originales, premières illustrées ou lettres et manuscrits autographes, je vous invite à une excursion sur le pré ! Bonne lecture, via le lien en commentaire ! » explique Nicolas Ducimetière dans son introduction.
Plusieurs dizaines de pages présentent cette gigantesque aventure du concept de « duel » dans la littérature européenne, marqueur prépondérant des notions d’honneur, de gloire, mais aussi de réputation personnelle, familiale, nobiliaire où la probité et l’honneur étaient encore une valeur cardinale.
Ce billet est divisé en deux longs et passionnants paragraphes : I. De cape et d’épée : les duels flamboyants du Grand-siècle - II. L’honneur est dans le pré : fleurets et pistolets du XIXe siècle.
Il faut toute l’érudition de M. Ducimetière pour saisir cette réalité littéraire mais aussi culturelle. Car cette réalité est fragile et son obsolescence médiatique est, à mon humble avis, établie. C’est pourquoi je vous invite à lire et découvrir cette véritable fresque du monde du duel !
© N. Ducimetière - Louis XIV, “Declaration du Roy contre les duels. Ensemble les Arrests du Conseil, & Arrest du Parlement de Tolose du vingtième Juin 1662”, Toulouse, Jean Bouder, 1662, page de titre.
Redonnons-lui la parole :
« Bonnes occasions donc de se pencher, plume et épée au poing, sur cette thématique de l’affrontement armé, très présente à travers l’histoire de bien des cultures et, par conséquence, dans leur littérature. Pour ne parler que des traditions occidentales, les romans de chevalerie abondent en épisodes où le héros doit se mesurer au chevalier noir gardien d’un pont ou de la porte d’un château magique, bien décidé à ne laisser passer personne. Plus proches de nous, de nombreuses œuvres se déroulant durant le Siècle des Lumières ont également mis en œuvre le duel comme ressort dramatique : pensons notamment au duel de Des Grieux contre son rival Synnelet dans Manon Lescaut ou au destin funeste du dépravé vicomte de Valmont, tué par Danceny à la fin des Liaisons dangereuses. »
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Un monde fascinant s’ouvre alors à vous, car l’histoire du duel est une succession d’influences : les joutes médiévales ont inspiré les romans de chevalerie, qui ont été lus par les duellistes du XVIe siècle. Les récits de leurs aventures sont à leur tour devenus des sources d’inspiration pour des auteurs comme Théophile Gautier et Alexandre Dumas, dont les livres sont aujourd’hui adaptés par de nombreux cinéastes. Puisse le cinéma redonner le goût de la découverte de ces chefs-d’œuvre.
MELANGES TIRES D'UNE PETITE BIBLIOTHEQUE
A la mémoire de Louis-Rodolphe Ducimetière (1802-1822), " victime collatérale " d'un duel raté[1] " Se battre avec un homme parce qu'on n'est point de son avis, parce qu'on s'est jeté des paro...