Quand Marcel Proust fréquentait la Côte fleurie :
Son premier voyage à Cabourg, il le fait à dix ans accompagné de sa grand-mère pour soigner son asthme, mais c’est surtout entre 1907 et 1914 qu’il profitera pleinement du temps passé à Balbec (nom qu’il donne à Cabourg dans son œuvre).
7 juillet 2007 : Cabourg fête le centenaire de son Grand Hôtel. Il y a un siècle, en effet, l'hôtel le plus moderne de la Côte fleurie (ascenseur, chauffage, électricité, bar américain), « un véritable palais des Mille et Une Nuits » selon Le Figaro, ouvrait ses portes. Le maire de Cabourg, Charles Bertrand, s'emploie alors à faire de la petite station balnéaire la rivale de Trouville et de Deauville. Mais c'est un jeune homme frileux, engoncé dans sa pelisse de vigogne, qui en fera un lieu mythique : le Balbec de Marcel Proust. Il y viendra de 1907 à 1914, huit séjours qui changeront le cours de sa vie et de son œuvre, et assureront la notoriété mondiale de la promenade et du Grand Hôtel. Suivre Marcel Proust à Cabourg revient à marcher sur des terres à la fois réelles et imaginaires, à confronter une villégiature de la Belle Époque au domaine enchanté du Temps. Cabourg est à jamais Balbec, pour les lecteurs d' « À la recherche du temps perdu », le laboratoire d'une création en gestation, le décor d'un théâtre intime et mondain, le point de rencontre entre un paysage et l'œuvre d'un peintre nommé Elstir, l'apparition d'une bande de jeunes filles intrépides, la comédie hilarante d'un palace, la déchirure sans fin de l'amour. Marcel Proust est donc l'un des premiers clients du Grand Hôtel, début août 1907…
Cf : Évelyne Bloch-Dano
Le Grand Hotel, aujourd'hui...
Rambarde d'époque de la promenade Marcel Proust.
Une curiosité bibliophilique : le manuscrit du « Coté de chez Swann ». Placard 1 à 29 et 29 à 52. Avec correction sur béquets (terme d’imprimerie : petit papier écrit et ajouté au manuscrit) et paperoles. Adjudication en Juin 2000, chez Christie’s (Londres) : 663700£
Voici un des derniers manuscrits, en mains privées, qui présentait de nombreux ajouts et corrections montrant de façon tangible comment travaillait Proust. On tiendra grands cas des manuscrits contenant des passages offrant variantes par rapport au texte de l’édition originale. On peut faire la même réflexion pour les manuscrits de Céline, Joyce, Breton…
L'été se termine... reste le fantôme de Marcel Proust...