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Le bibliophile Heurtebise

Le bibliophile Heurtebise

Anciennement librairie Heurtebise, "le bibliophile Heurtebise" propose des informations culturelles en relation avec les métiers du livre, mais aussi des descriptifs de curiosités bibliophiliques. Actualités littéraires, critiques, salons, foires aux livres...


Hugo Pratt ou le génie en image...

Publié par HEURTEBISE sur 18 Juin 2011, 09:37am

Catégories : #Espace Vidéo

 

« Hugo Pratt est né le 15 Juin 1929 à Venise (Italie), et est mort le 20 Août 1995. Ses obsèques ont eu lieu cinq jours plus tard, à Lausanne, en Suisse. Ce grand homme a créé des univers entiers, il a su rendre ses personnages plus réels que la réalité. Son trait, sa mise en scène, a révolutionné la bande dessinée italienne, et il est d'ailleurs l'un des dessinateurs italiens les plus connus hors de son pays... ou de ses pays, puisque Hugo a énormément voyagé, et qu'il s'est trouvé chez lui dans tous les pays où il a posé son sac. C'était un érudit, rien ne lui était étranger : occultisme, ésotérisme, géographie, Histoire et histoires, cartographie, récits de voyages, d'explorations et d'aventures, récits de guerre aussi... »

Cf : licorne.jmt.free

http://licorne.jmt.free.fr/biblio/pratt/pratt.html

 

 

 

www.archivrespratt.net  

Site des archives Hugo Pratt.

 

 

Le magazine «Beaux Arts» consacre un numéro hors série à l’exposition «le voyage imaginaire d’Hugo Pratt» qui se tient jusqu’au 21 Août 2011 à la Pinacothèque de Paris.

Citation : « Il y a des hommes qui préfèrent la solitude pour vivre d’avantage leurs propres remords et leur propre tristesse » - Extrait de «Hugo Pratt en verve».

 

VIDEO 

  

 

 

 

 

 

Les secrets d'Hugo Pratt

Copyright : Olivier Delacroix

In Le figaro : 15/10/2007

Avec ses imposants bagages, sa démarche énergique, ses cheveux ras, blanchis sous le harnais de l'aventure, Jean-Claude Guilbert apparaît tel qu'en lui-même : un baroudeur en partance perpétuelle. Onze années après la disparition du créateur de Corto Maltese, l'ex-rédacteur en chef de la revue Planète, qui fut grand reporter pour Le Figaro Magazine, prend la plume pour rendre un ardent hommage à son ami. Son livre, conçu comme une série de cinq parcours initiatiques au coeur du labyrinthe romanesque «prattien», apporte de nombreux éclairages inédits, tant sur l'oeuvre que sur la vie de « Maestro Hugo ». Aujourd'hui encore, l'Italien Hugo Pratt reste par bien des aspects un auteur mystérieux. Lui-même ne disait-il pas : « J'ai treize façons de raconter ma vie, et je ne sais pas s'il y en a une de vraie » ? Officiellement, le jeune Hugo Eugenio voit le jour sur la plage du Lido di Ravenna, le 15 juin 1927, à Rimini, également le berceau de Fellini. A partir de 1967, il connaît la gloire en créant Corto Maltese, marin romantique, gentilhomme de fortune et « commandant à son compte ». A coup sûr, chez Pratt, littérature, aventure et voyages se retrouvent inextricablement mêlés. Shakespeare, Kipling, Rimbaud, Monfreid, Stevenson, London, l'artiste les connaissait tous, c’était un « homme-livre », comme ceux que décrit Ray Bradbury dans Fahrenheit 451. Il était d'ailleurs surnommé « le dessinateur aux 30000 livres ». En suivant la plume élégante et sincère de Guilbert, on retrouve les traces du maître incontesté de la bande dessinée contemporaine. « En écrivant certains chapitres, confie l'auteur, j'ai parfois senti le fantôme d'Hugo surgir derrière mon dos, pour me murmurer : «Ne te fiche pas de moi, hein ? !» Comment lui est venue l'idée d'appréhender Pratt en l'enfermant dans ce dédale ? « D'une critique, répond du tac au tac l'intéressé. Quand j'ai parlé pour la première fois de ce projet à un éditeur, il m'a répondu : «Quel labyrinthe ! On n'y comprend rien...» Il venait de me donner un élément essentiel pour le livre. » Le labyrinthe, une clef borgésienne Il est vrai que parmi les romanciers fétiches de l'auteur de La Ballade de la mer salée figure en bonne place Jorge Luis Borges. Très tôt, curiosité insatiable en bandoulière, le jeune Pratt aura compris qu'il convient d'appréhender l'existence dans toute sa complexité. «Pratt aimait à se perdre pour mieux se retrouver, analyse Guilbert. Dans Corto en Sibérie, par exemple, Pratt entame son récit à Venise, où il met en scène Bouche Dorée, cette envoûtante Brésilienne qui parle de Dante à un Corto Maltese ensommeillé ! Le tout serti dans les vaporeuses divagations d'un rêve prémonitoire. Voilà un prélude qui aura désorienté plus d'un lecteur. Hugo aimait jouer avec ça. C'est pour cela que j'ai utilisé le labyrinthe, cette clef borgésienne, seule capable de décrypter son univers.» Néanmoins, la littérature et la poésie constituent deux inestimables passe-partout, pour qui veut pénétrer les arcanes intérieurs, nichés au coeur des aventures de Corto Maltese, du lieutenant Koinski (héros des Scorpions du désert), d'Ann de la jungle, de L'As de pique, ou même du Sergent Kirk. Dans Les Ethiopiques, notamment (l'un des sommets de la saga Corto Maltese), le dessinateur introduit l'une de ses intrigues par un poème de Rimbaud, récité par le très flegmatique capitaine Bradt. « l ne faut pas oublier, souligne l'auteur d'Ils ont tué tous les héros, que son premier contact avec la littérature, Pratt l'a eu à trois ou quatre ans, grâce à son grand-père Eugenio Genero, un poète vénitien. Quant aux trois poètes préférés de Pratt, Rimbaud, Yeats et Coleridge, on les retrouve souvent, disséminés dans ses récits.» Seul regret pour Pratt, l'édition française de Corto en Sibérie ne comporte pas le poème en dialecte vénitien de Genero, remplacé par quelques vers rimbaldiens. « Même s'il feignait de n'y accorder aucune importance, révèle Guilbert, Hugo m'avoua avoir été énormément chagriné par la disparition du poème de son grand-père. » Finalement, entre les lignes de cette belle biographie écrite sous le sceau de l'amitié, on comprend qu'Hugo Pratt a passé sa vie à raconter la vérité... comme si c'était un mensonge. Et ce n'est pas là le moindre des paradoxes de cet auteur majeur, à propos de qui Jean-Claude Guilbert dit : « Je ne serais pas surpris que dans quelques années Pratt soit considéré comme un romancier... » Franchement, nous non plus.

(La Traversée du labyrinthe

de Jean-Claude Guilbert Presses de la Renaissance, 505 pages.)

 

 

Agréable site internet à consulter... pour apprécier la totalité de l'oeuvre de ce génie de la bande dessinée...

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