Pensant qu'il faut devenir le secrétaire d'un grand écrivain pour devenir soi-même écrivain, Jean Cau écrit à plusieurs écrivains, Julien Benda et Albert Camus. Seul Jean Paul Sartre, submergé de lettres par son succès, lui répond. C’est ainsi que l’auteur de « la pitié de Dieu », Prix Goncourt en 1961, commença sa grande carrière d’écrivain. La suite logique fera le reste : le journalisme et les missions de grand reporter. Déjà l’Express, au Nouvel Observateur, puis de très longues années à Paris Match…
Venu de l’extrême gauche, Jean Cau, bascula vers l’autre bord. Après une réflexion posée et disciplinée, ce qui n’est pas le cas de bien des auteurs ou intellectuels, il se rapprocha du mouvement de la Nouvelle Droite (le G.R.E.C.E) et écrivit des textes polémiques fustigeant la décadence de l’esprit européen, le Gauchisme, le Mondialisme pro-américain, bref, un ensemble de textes, qui parurent dans la revue « Nouvelle École », mais aussi « Eléments ». Ses ouvrages et essais sont teintés d’un paganisme solaire comme en témoigne cette préface écrite par Jean Cau pour l'ouvrage de Jacques Marlaud, (voir ci-dessous), l'écrivain approuve vivement la démarche de ce dernier consistant à retracer un paganisme du style et de la pensée chez les auteurs contemporains :
«Aussi bien, lorsque Jacques Marlaud soupçonne justement de quelque aristocratique solitude et de paganisme littéraire des Paul Morand, Déon, Céline, Nimier, Marcel Aymé, Chardonne, Giono et Valéry « rebelles du style », il met dans une juste cible. [...] Grâce à lui, je sais pourquoi nous sommes encore quelques-uns, en cette fin de siècle, à danser sans remords la pyrrhique ».
Choix d’articles pour découvrir l’auteur :
- Jacques Marlaud - Le Renouveau païen dans la pensée française, Livre-Club du Labyrinthe, 1981
- Alain de Benoist - « Jean Cau » - Article paru en 2008 dans Le Spectacle du monde.
- Pol Vandromme - « Jean Cau, la fougue du désespoir » - Article dans Valeurs actuelles - Mai 2009.
Jean Cau était aussi un passionné de tauromachie. Il écrivit plusieurs articles et ouvrages sur le sujet, montrant son attachement à ce qu'il estimait être des rites ancestraux, païens, de jeu magique avec l'animal sauvage. Il séjourna en Espagne pour préparer plusieurs romans dont Les oreilles et la queue.
Jean Cau écrivit aussi pour le cinéma. Le 7ème art ne lui était pas insensible et malgré le déclin de la qualité de la production française ou européenne, il connaissait bien le milieu. En effet, grâce à son ami Alain Delon, il écrivit de beaux scénarii dont voici la liste :
L’insoumis - Je vous salue mafia - La Curée - Jeff- Borsalino - La peau de Torpédo - Don Juan 73
Bibliographie des œuvres :
Le Fort intérieur
Maria-nègre
Le Coup de barre
Le Tour d'un monde
Les Paroissiens
Mon village
Vie et mort d'un toro brave
La Pitié de Dieu
Les Parachutistes - Le Maître du monde
Le Meurtre d'un enfant
Lettre ouverte aux têtes de chiens occidentaux
Un testament de Staline
Les Yeux crevés
Le pape est mort
Le Spectre de l'amour
L'Agonie de la vieille
Tropicanas, de la dictature et de la révolution sous les tropiques
Les Entrailles du taureau
Le Temps des esclaves
Ma misogynie
Les écuries de l'occident - traité de morale
La Grande Prostituée - Traité de morale II
Les Enfants
Pourquoi la France
Lettre ouverte à tout le monde
Otages
Une nuit à Saint-Germain des Près
Discours de la décadence
Une passion pour Che Guevara
Nouvelles du paradis
La Conquête de Zanzibar
Le Grand Soleil
La Barbe et la Rose
Une rose à la mer
Proust, le chat et moi
Croquis de mémoire
Mon lieutenant
Sévillanes
Les Culottes courtes
La Grande Maison
Le Choc de 1940
Les Oreilles et la Queue
Le Roman de Carmen
La Rumeur de Mazamet
L'Ivresse des intellectuels : Pastis, Whisky et Marxisme
L'Innocent
Nimeno II, torero de France
La Folie corrida
Au fil du lait
Contre-attaques : éloge incongrue du lourd
L'Orgueil des mots
Fernando Botero, la corrida
Monsieur de Quichotte
Le Candidat