"Les Mille et une Nuits."
Pasolini parle de son film…
Traduction littérale et complète par le Dr. Joseph Charles Mardrus.
Editions Fasquelle (Paris). Sans date, circa 1910. Complet des 8 volumes grand in 4 relié 1/2 basane bleue mosaïquée. Dos sans nerfs, avec pièce de titre et tomaison sur basane rouge. Format : 33 X 26cm. Plats marbrés. Tranches supérieures dorées. Signets présents. Nombreuses planches en couleurs hors texte (156 dans chaque volume) : les illustrations sont des fac-similés de miniatures et enluminures avec encadrements qui ornent les manuscrits originaux persans et indous. (Chromotypes gravés par Mulot, Krieger & Cie). Chaque page de texte est encadrée de motifs ornementaux et floraux. In fine : Table des placements des planches des 8 volumes. - Très bel exemplaire, reliure vive et de qualité. Intérieur très frais.
Ouvrage référencé HE 18822 à la librairie Heurtebise
Traductions en langue française :
La traduction d'Antoine Galland
La première traduction française est l'œuvre d'Antoine Galland publiée de 1704 à 1717, mais une partie a été rédigée par lui-même, en s'inspirant des récits que lui avait contés son assesseur syrien. Pour faire prendre corps et esprit au personnage de Shéhérazade, cet antiquaire du roi (puis professeur de langue arabe au Collège de France) s'est inspiré de Madame d'Aulnoy et de la marquise d'O, dame du palais de la duchesse de Bourgogne.
Selon Abdelfattah Kilito, cette compilation de récits anonymes ne remplit aucun des critères classiques de la littérature arabe : un style noble, un auteur précis et une forme fixe ; de plus, elle met en avant de nombreux particularismes et dialectes locaux, bien éloignés de l'horizon des lettres, ce qui laisse à penser que si Galland n'avait pas transmis cette mémoire, elle aurait disparu. Antoine Galland a notamment intégré aux Mille et Une Nuits des récits n'y figurant pas à l'origine. Les Aventures de Sinbad, d’Aladin et d'Ali Baba ne faisaient pas partie de l'œuvre en elle-même, si bien que Jacques Finné souligne que Galland est sans doute le seul traducteur de l'histoire « à avoir traduit et donné corps à un texte qui n'existait pas encore officiellement ».
La traduction de Mardrus
Ayant connu la traduction remaniée et amoindrie en éléments, le docteur Joseph-Charles Mardrus, ami d'André Gide, publia une nouvelle traduction des Mille et Une Nuits en seize volumes de 1899 à 1904. Dans "À la recherche du temps perdu" de Marcel Proust, le narrateur, par exemple, évoque sa mère qui n'ose le priver de la traduction de Mardrus tout en lui conseillant de s'en tenir à celle de Galland. La version de Mardrus se voulait plus complète que celle de Galland et plus fidèle aux textes arabes. Elle traduit par exemple les poèmes présents, fort nombreux, et qui étaient absents de la version de Galland. Cependant, sa version est fort peu fidèle au texte d'origine, en exacerbe l'exotisme et le faste. La traduction littérale, qui comprend également des pseudos-calques de la langue arabe, l'amène parfois aux non-sens, aux pléonasmes et aux lapalissades. - comme c'est le cas pour le titre, Le Livre des mille nuits et une nuit – Sa traduction se caractérise par un style fleuri, un penchant pour l'orientalisme qui la pousse fréquemment vers le cliché et un érotisme débordant, absent de la version originale.
La traduction de Khawam
Parue dans les années 1960, puis entièrement refondue dans les années 1980, la traduction de René R. Khawam se fonde sur les manuscrits arabes originaux. Le traducteur s'attache à restituer le registre du discours, tantôt élégiaque, tantôt trivial, et donne à lire les poèmes qui émaillent la trame du récit. Comme Khawam s'en explique en introduction, les aventures d'Aladin, de Sinbad et d'Ali-Baba n'apparaissent pas dans son édition : Galland étant en effet le principal responsable de leur adjonction, il préfère traduire et publier ces œuvres dans des volumes distincts. Par ailleurs, s'il exploite le manuscrit de Galland, il développe les descriptions érotiques que ce dernier avait éludées (en accord avec les mœurs de la cour de Louis XIV) sans toutefois tomber dans les excès qu'il reproche à Mardrus. En outre, il laisse de côté le discours moralisateur des Mille et Une Nuits, absent des textes originaux et provenant d'ajouts anonymes intégrés à l'édition arabe de Boulaq parue en 1835, sur laquelle Mardrus avait établi sa propre traduction.
La traduction d'André Miquel et Jamel Eddine Bencheikh
En 1991, pour la Bibliothèque de la Pléiade, André Miquel et Jamel Eddine Bencheikh, érudits et spécialistes du sujet, publient une nouvelle traduction.
Sources : Wikipedia.