PELLICO Silvio :
Mes prisons, suivis du Discours sur les Devoirs de l'Homme. Traduit par Antoine de Latour, avec des chapitres inédits. (Les prisonniers du Spitzberg). A Paris, chez Charpentier. 1843. In 4 relié toile verte. Dos et plats très ornés (dos un peu passé et fragile). XXI + 376 pages. Très nombreuses gravures romantiques par Tony Johannot (*) dont 20 gravures hors-texte.
Ouvrage référencé HE 7212 à la librairie Heurtebise.
Pellico, membre des Carbonari, prit part à la lutte et pour fédérer les esprits, il conçut et proposa le plan d’un journal, Il Conciliatore (Le Conciliateur), qui fut fondé, en 1818, dans la maison du comte Porro.
C’est alors qu’éclata la révolution napolitaine, bientôt suivie par l’insurrection du Piémont. Une même idée de résistance semblait se propager dans toute l’Italie mais le mouvement, mal préparé et mal conduit, finit par avorter. La réplique des Autrichiens fut terrible : tous les hommes éminents que comptait la Lombardie furent arrêtés. Silvio Pellico fut, quant à lui, arrêté pour conspiration, le 13 octobre 1820, et emprisonné à Milan, puis à Venise. Condamné à mort puis gracié par l’empereur, il fut envoyé en mars 1822 dans la terrible prison du Spielberg en Moravie où il passa dix ans. Il fit connaitre ses conditions de vie lors de son emprisonnement par la rédaction d'un livre qui connut plus tard un immense succès : « Mes prisons – Mémoires de Silvio Pellico ».
Cette œuvre, extrêmement romantique, larmoyante et édifiante fut promue par les autorités religieuses et servit les fins des autorités politiques, engageant tous les tièdes à ne pas s'occuper de politique. Elle donna cependant des détails intéressants sur la condition carcérale dans le premier tiers du XIXe siècle, sur les effets psychologiques de l'arbitraire princier érigé en système : les autorités utilisèrent le secret comme source d'anxiété et de paranoïa chez le prisonnier qui se torturait lui-même. Silvio Pellico ne trouva de salut qu'à travers sa culture catholique : l'abandon à la providence divine et la prière.
Après sa libération, il occupa le poste de secrétaire et bibliothécaire auprès de Giulia Colbert Faletti et resta au Palazzo Barolo jusqu'à sa mort ayant interrompu sa production littéraire, dans les dernières années de sa vie en raison de problèmes familiaux et de santé.
Source : Wikipédia.
(*) Tony Johannot (1803-1852) fut un brillant illustrateur des plus recherchés, du fait de l’élégance, de la diversité, et du caractère vivant de ses dessins qui furent gravés par lui-même ou par Jacques Adrien, Lavieille, Alfred Revel…