Homme de conviction, écrivain prolifique Pierre Benoît reflète un aspect du monde intellectuel de l'Entre Deux Guerres, qu'il a marqué par son œuvre romanesque. Mêlant l'aventure et un certain érotisme suranné, il a créé un type nouveau d'héroïne troublante, qu'il qualifiait lui-même de « bacchante » ou d'« amazone », qui hypnotise les personnages masculins et les pousse au crime ou à leur perte comme Antinéa dans le célèbre roman « L’Atlantide ». Les œuvres de ce grand voyageur qu’était Pierre Benoit ont souvent pour cadre un pays étrangers ou exotiques pour les lecteurs de son époque, ce qui était aussi dans le goût de l’époque.
Koenigsmark (*) est le premier roman de Pierre Benoit, publié en 1918. Devenu un livre à succès (un million d’exemplaires vendus, dont 870.000 exemplaires en livre de poche - dont il fut le premier titre en 1953), qui a vraiment lancé l’écrivain qui deviendra romancier prolifique et ensuite académicien. Ce roman Koenigsmark a également donné lieu à plusieurs adaptations cinématographiques.
Pour ce livre il rate de peu le Prix Goncourt (il était soutenu par André Suarès et Léon Daudet), mais ces ouvrages suivants rencontrèrent un succès phénoménal. « L’Atlantide » publié l’année suivante et soutenu par Maurice Barrès et reçoit le Grand prix de l’Académie Française en 1919.
De 1920 à sa mort, Pierre Benoit, publie un livre par an aux éditions Albin Michel et s’impose comme le maître du roman d’aventures. En 1957 ce prolixe écrivain fête son cinq millionième livre vendu, en même temps que la sortie de son roman « Montsalvat ». La même année sont publiés les entretiens avec Paul Guimard qu’il a donné à la radio sous le titre de Koenigsmark à Montsalvat.
En 1959, Paul Morand, ami de longue date de Pierre Benoit, est pressenti pour intégrer l'Académie française. Mais le Général de Gaulle, fait rare dans l'histoire de l'Académie française, prévient qu'il opposera son veto à l'élection de cet ancien ambassadeur de Vichy si celui-ci était élu. Révolté par cette décision inique, Pierre Benoit démissionne de l'Académie(démission refusée : en effet, « l’Académie ne reconnaît pas la démission de ses membres, le démissionnaire étant seulement autorisé, s’il le souhaite, à ne plus assister aux séances ») Paul Morand sera finalement élu à l'Académie en 1968, de Gaulle étant toujours chef de l'État, mais bien après la mort de Pierre Benoit.
ADAPTATIONS CINEMATOGRAPHIQUES :
L'œuvre de Pierre Benoit a donné lieu à de nombreuses adaptations cinématographiques, parmi lesquelles :
L’Atlantide de Jacques Feyder - 1921
Koenigsmark de Léonce Perret - 1923
L’Atlantide de Pabst - 1932
Surrender de W. K. Howard - 1931 pour Axelle.
La Châtelaine du Liban de Jean Epstein - 1934
Koenigsmark de Maurice Tourneur - 1935
Le Soleil de minuit de Bernard Roland -1943
Bethsabée de Léoni de Moguy - 1947
Mademoiselle de la Ferté de Roger Dallier - 1949
Koenigsmark de Solange Térac - 1953
La Châtelaine du Liban de Richard Pottier - 1956
L'Atlantide de Giuseppe Masini - 1961
Bibliographie critique :
- Jacques Henry Bornecque - Pierre Benoit le magicien - Albin Michel - 1986
- Johan Daisne - Pierre Benoit ou l’éloge du roman romanesque - Albin Michel - 1964.
- Jean Paul Tököly - Pierre Benoît- Editions Pardès. 2004.
KOENIGSMARK.
Editions Athéna. 1969. In 12 broché à couvertures rempliée. Illustrétions rehaussés de pochoirs, bandeaux, lettrines et culs de lampe d’après les originaux d’André Hofer. Exemplaire numéroté du tirage.