Charles Du Bus :
Stanislas de Clermont Tonnerre et l’échec de la Révolution monarchique (1757-1792). Paris. Editions Alcan. 1931. Petit in 4 broché. XIX + 525 pages. 18 planches d'illustrations hors texte. 1 planche dépliante : arbre généalogique de la famille au XVIIIème siècle. Index des noms et des lieux. Exemplaire propre et non coupé.
Ouvrage référencé HE 2237 à la librairie Heurtebise.
Élu en 1789 premier député de la noblesse de Paris aux États généraux, il conduit avec le duc d'Orléans les 47 députés nobles (qui l'éliront président le 17 août 1789) qui rejoignent l'Assemblée nationale le 25 juin, après le serment du Jeu de paume.
Le 4 août, il vote l'abolition des privilèges, proposée par le vicomte de Noailles. Dans un discours célèbre, il prend position pour l'accession des juifs à la citoyenneté en déclarant : « Il faut tout refuser aux juifs comme nation et tout accorder aux juifs comme individus ». Partisan d'une monarchie constitutionnelle à l'anglaise, il réclame l'établissement de deux Chambres et le veto absolu pour le roi, qu'il propose d'investir de la dictature. Avec Pierre Victor Malouet, il fonde le « club des Amis de la Constitution monarchique », qui réunit les conservateurs de l'Assemblée partisans d'une monarchie tempérée à l'anglaise, les monarchiens, et rédige avec Jean-Pierre Louis de Fontanes le Journal des Impartiaux. À deux reprises il est élu à la présidence de l'Assemblée. Le 28 mars 1791, la municipalité de Paris ordonne la fermeture du club.
Arrêté lors de la fuite du roi à Varennes, il est inquiété lors de la chute de la royauté, le 10 août 1792. Il vient d'être relâché lorsqu'il est massacré par des émeutiers en rentrant chez lui. Il meurt défenestré à Paris, le 10 août 1792.
Ses Opinions ont été recueillies et imprimées en 1791 (quatre volumes in-octavo).
Sources : Wikipédia.
Critique de l’ouvrage de Charles du Bus :
« Après cela, il est juste et nécessaire de le dire : si xe livre n'aide pas beaucoup à cheminer à l'aise, à travers l'histoire de la Révolution, il est loisible cependant d'en tirer un grand profit. Les pages où, souvent et avec complaisance, est peinte la vie de château d'un seigneur humanitaire, sensible et lettré, en attendant qu'il connaisse les tracas d'être le premier maire de son village, ces pages sont piquantes et neuves.
Les meilleurs chapitres me semblent être les premiers, qui renouvellent la peinture de ces années délicieuses et mélancoliques, de cette fleur magnifique qui se fane et se corrompt doucement : la Société de l'Ancien Régime finissant.
Cette armée, où sert avec tant de nonchalance Clermont-Tonnerre, ne connaît plus guère que des officiers amateurs comme lui; aussi ne défendra-t-elle rien. Ces privilégiés, qui ont perdu, voire renié les principes qui justifient leurs privilèges, s'amusent à conspirer leur propre ruine. Certains traits donnent fort à penser. Par exemple, Clermont-Tonnerre occupe les loisirs de sa garnison d'Auvergne, en se faisant franc-maçon. Cela n'est qu'ordinaire. Mais à son entrée en loge, il est complimenté par l'orateur en titre qui s'appelle Couthon; l'un des dignitaires est le futur constituant Gautier de Biauzat. Dans ces trois noms rassemblés fortuitement sous l'égalité maçonnique, quel raccourci de la Révolution !
Signalons que le livre, fort bellement édité, est orné de dix-huit planches hors-texte. Dix d'entre elles représentent Stanislas lui- même à différents âges et en différents costumes; ce qui contribue encore à revêtir l'œuvre d'un caractère quasi confidentiel, dpnt le charme n'est bien accessible qu'aux initiés. Heureusement un abondant Index des noms de personnes et de lieux offre un grand secours au simple lecteur. »
E. Lavaquery. (cf. www.persee.fr)
Blason de la famille de Clermont Tonnerre.