Jusqu'à la seconde guerre mondiale, on cultiva la graine de moutarde en Bourgogne, dans les bois et dans les clairières à charbon. En effet, il y avait dans la région de nombreuses places à charbon ou fourneaux à charbon de bois. Ces "fauldes", après la cuisson du charbon de bois, étaient riches en potasse et favorables à la culture de la moutarde que les charbonniers semaient. A la maturité des graines, des rabatteurs passaient et achetaient aux charbonniers les graines pour les revendre ensuite aux moutardiers de la région dijonnaise. Ces places à charbon étaient nombreuses, la population moins dense ; aussi, cette production suffisait presque à alimenter les fabriques bourguignonnes.
Mais avec la désaffection du charbon de bois pour l'industrie et la disparition des charbonniers, la culture de la moutarde baissa et entraîna l'obligation pour les fabricants de s'approvisionner dans d'autres régions d'abord (Marne, Somme, Seine-et-Oise, Loiret et Indre où là aussi, la culture, de moins en moins rémunératrice, finit par à être abandonnée), puis finalement à l'étranger et notamment au Canada et aux Etats-Unis, où la graine de moutarde est plus rémunératrice pour les agriculteurs canadiens ou américains.
(cf. Moutarderie Fallot)
La librairie propose cette édition qui retrace l'histoire et la production de moutarde à travers les âges, son histoire, les maisons de production, etc… Déjà en 1860 le conservateur des Archives départementales de la Côte d’or publiait un « essai sur l’histoire de la moutarde de Dijon » et Françoise Decloquement fit paraître en 1983 un ouvrage « Moutardes et moutardiers » qui répondait à l’attente des collectionneurs et des curieux…
DECLOQUEMENT (Françoise) : « Moutarde en Bourgogne ». Préface de Madeleine Blondel. Editions Alan Sutton. 2002. In 8 de 127 pages. Nombreuses illustrations en noir et documents iconographiques variés. Avec des recettes de cuisine à base de moutarde. Bibliographie. Bon état.
Ouvrage mis en vente et référencé HE 20335 à la librairie Heurtebise.
L'appellation « Moutarde de Dijon » n'est pas une appellation d'origine contrôlée, si bien que le terme n'est pas juridiquement protégé. En revanche, il existe une indication géographique protégée « Moutarde de Bourgogne ».
Il s'agit d'une moutarde forte qui existe en plusieurs variétés. Elle est faite à partir de graines de moutarde brune (Brassica juncea), de vinaigre, de sel et d'acide citrique sans compter de l'eau qui intervient principalement dans le piquant de la moutarde. Les graines de moutarde utilisées dans la fabrication de la moutarde de Dijon proviennent du Canada à 80 % et des pays de l'Est.