Le mammouth : un "faux" conte de Marcel Aymé !

Publié par HEURTEBISE sur 19 Décembre 2011, 14:58pm

Grâce à l’aimable intention du secrétaire des « Amis de Marcel Aymé », voici l’histoire d’une erreur d’interprétation d’un manuscrit attribué à tort à notre cher Marcel Aymé. Ainsi Monsieur Jean Pierre Belleville nous communique cette information :

"Je vous écris à propos de « Un conte inédit de Marcel Aymé » (Le Mammouth) présenté sur le blog de la Librairie Heurtebise.

« Le Mammouth » est avec « Le Commis du Père Noël » un des deux textes publiés dans la collection Gallimard Jeunesse, puis repris dans le volume II des Œuvres romanesques complètes, La Pléiade pages 1146-1167 – comme étant des contes inédits de Marcel Aymé.

En fait il s’agit d’une erreur dont je vais vous conter l’histoire.

En 1967, le Dr Frédéric Lerich – actuellement médecin de Le Pertre (Ille-et-Vilaine) – a écrit deux contes pour ses enfants. Il les a ensuite adressés sous forme de tapuscrits au journaliste Michel Droit pour avoir son avis et – semble-t-il – pour qu’il les transmette à Marcel Aymé.

N’ayant reçu aucune réponse, il a oublié ses deux textes jusqu’au jour où, en 1998, il les a découverts dans le volume II de la Pléiade.

Que s’était-il passé ?

Michel Droit avait bien transmis les deux contes à Marcel Aymé qui les avait rangés dans un tiroir de son bureau et n’avait pas eu le temps de répondre puisque, déjà gravement malade, il décèdera le 14 octobre 1967.

Marie-Antoinette, l’épouse de Marcel Aymé, ayant interdit que soit touché au bureau de son mari, ce n’est qu’après sa mort (27 septembre 1994) que sa petite-fille a trouvé les deux contes non signés et les a transmis à Gallimard qui les a publiés séparément dans la collection illustrée Gallimard Jeunesse, respectivement en 1996 et 1997.

A cette époque, Michel Lécureur préparant le volume II de la Pléiade qui paraitra en 1998, a dû tenir compte de ces deux contes déjà publiés par Gallimard, en les plaçant en appendice. Danielle Ducout qui a établi, présenté et annoté ces textes, a indiqué en page 1475 : « Le texte, découvert dans les papiers personnels de Mme Marcel Aymé, se présente sous la forme d'un tapuscrit de treize pages 21 x 27 cm dépourvu de toute annotation manuscrite et de signature. Par le style, le rythme, la syntaxe et le vocabulaire, ce conte et le suivant diffèrent sensiblement des dix-sept contes publiés de 1934 à 1946. »

Depuis lors, cette anecdote a été reprise dans la presse (Libération, La Croix, etc.) et Michel Lécureur s’en est expliqué à plusieurs reprises, notamment sur le site Parutions.com (http://www.parutions.com/?pid=1&rid=1&srid=139&ida=2841).

Voilà toute l’histoire…"

Société des amis de Marcel Aymé

http://marcelayme1.free.fr/sama/association.html

AYME MAMMOUTH 1 001