Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le bibliophile Heurtebise

Le bibliophile Heurtebise

Anciennement librairie Heurtebise, "le bibliophile Heurtebise" propose des informations culturelles en relation avec les métiers du livre, mais aussi des descriptifs de curiosités bibliophiliques. Actualités littéraires, critiques, salons, foires aux livres...


Les collections du musée Jacquemart-André à Paris. Les manuscrits enluminés...

Publié par HEURTEBISE sur 7 Novembre 2021, 16:12pm

Catégories : #Beaux livres

Le musée Jacquemart-André est un musée de beaux-arts et d'arts décoratifs situé au 158, boulevard Haussmann, à Paris 8e. Propriété de l'Institut de France, il est géré par la société Culturespaces depuis 1996.

Comme le musée Nissim-de-Camondo, c'est à l'origine une demeure particulière de grands bourgeois, devenue un musée en préservant l'aménagement initial des lieux. Installé depuis 1864 avec sa collection à l'hôtel de Saint-Paul (Paris 8e), Édouard André commanda à l'architecte Henri Parent ce second hôtel particulier en 1868. Édouard André était un héritier de l'une des plus grandes fortunes du Second Empire, originaire du Sud-Est de la France (Nîmes), qui avait servi dans la garde personnelle de Napoléon III. Il avait acquis un terrain de 5 700 m2 pour la somme considérable de 1 520 000 francs. Les travaux, se déroulant de 1869 à 1875, mirent en place un hôtel dévolu aux fêtes et à la réception, équipé de toutes les commodités modernes, dans un décor théâtral.

© Le bibliophile Heurtebise

© Le bibliophile Heurtebise

L’ouvrage proposé aujourd'hui retrace les différentes collections : peintures, manuscrits, sculptures, tapisseries et mobiliers. Le chapitre « Manuscrit » propose 2 belles et rares pièces dont voici un descriptif :

Les Heures dites de Jeanne de Savoie et les Heures du Maréchal de Boucicaut.

Le musée Jacquemart-André, par Georges Lafenestre, le comte Paul Durrieu, André Michel et Léon Deshairs. A Paris, chez Van Oest. 1914. In 4 broché. Format : 28 X 19cm. Couvertures rempliées (un peu tachées). 139 pages. Un frontispice (Contarini recevant Henri III à Mira). Nombreuses gravures in texte et 9 héliogravures hors-texte Ex-dono sur la 1ère de couverture adressé à Joseph Girard, Conservateur du Musée d'Avignon. Ex-libris de Joseph Girard (*) - Voir photo ci-dessous.

© le bibliophile Heurtebise

© le bibliophile Heurtebise

© Le bibliophile Heurtebise

© Le bibliophile Heurtebise

Les Heures de Savoie ou le livre d'heures de la comtesse de Savoie est un livre d'heures médiéval commandé par Blanche de Bourgogne (1288-1348), épouse d'Édouard comte de Savoie et petite-fille de saint Louis, à l'atelier de Jean Le Noir. Ce manuscrit enluminé a été composé entre 1335 et 1340. Il a été acquis ensuite par le roi de France Charles V et figure dans un inventaire de Gilles Mallet, puis il passe à Charles VI qui l'offre au duc de Berry, le 7 juillet 1409. Un ex-libris de Jean Flamel, secrétaire du duc, est dessiné. Il est en possession au XVIIe siècle de la Maison de Savoie. Il figure dans un inventaire de l'université de Turin de 1720, dont la bibliothèque forme ensuite la Bibliothèque nationale de Turin; mais un incendie détruit plus de quatre mille manuscrits en 1904. Des reproductions de certaines miniatures avaient été publiées en 1899.

En 1910, Dom Blanchard, moine bénédictin, découvre un manuscrit de vingt-six folios à la bibliothèque du diocèse catholique de Portsmouth donné par Mgr John Vertue (1826-1900), évêque catholique de Portsmouth. Il estime avec des experts qu'il s'agit de folios détachés du manuscrit originel des Heures de Savoie. Ces fragments sont actuellement conservés à la bibliothèque Beinecke de l'université Yale. Paul Durrieu, qui l'avait étudié avant l'incendie, publie en 1911 une Notice d'un des plus importants livres de prières du roi Charles V, les Heures de Savoie.

© le bibliophile Heurtebise

© le bibliophile Heurtebise

Le livre d'heures de Jean de Boucicaut est un livre d'heures médiéval qui représente un témoignage exceptionnel du style gothique de Paris. Il a été composé par le Maître de Boucicaut dans la première moitié du XVe siècle, pour Jean de Boucicaut, maréchal de France. Ce manuscrit des heures liturgiques de Paris a été composé entre 1405 et 1408 et comprend 242 feuillets de 27,4 cm sur 19 cm avec quarante-quatre miniatures.

Le Maître de Boucicaut, qui est l'auteur des peintures de ce manuscrit, dépeint les paysages avec une maîtrise et un goût uniques, grâce notamment à des effets de lumière et de perspective, à la délicatesse des traits et à la finesse des couleurs. L'historien d'art Paul Durrieu a émis l'hypothèse en 1905 que l'enlumineur de Bruges, Jacques Coene qui fut actif à Paris, serait ce fameux maître de Boucicaut. Il excelle dans des représentations telles que celle de la Visitation et celle de la Fuite en Égypte qui se trouvent dans le petit office de la Vierge, pour les laudes et les vêpres. La première miniature est éclairée par le haut grâce aux rayons émis par la colombe du Saint Esprit, la seconde par le soleil levant dardant ses rayons dans le ciel; les paysages figurent plus le paradis terrestre qu'un paysage sec de Terre sainte.

Les ateliers d'enluminure étaient si nombreux à Paris vers l'an 1400, que la demande dépassait l'offre. L'atelier du Maître de Boucicaut fournissait la Cour. Le maréchal de Boucicaut était fort pieux. Il écoutait la messe deux fois par jour, faisait maigre et jeûnait le vendredi et passait de longs moments en prières. Les vingt-sept grandes miniatures qui représentent des saints envers lesquels Boucicaut éprouvait une grande dévotion sont toujours dépeintes en liaison avec la vie du maréchal. La première montre saint Léonard, patron des prisonniers, devant lequel sont agenouillés Jean Sans Peur et le maréchal. Cette miniature rend grâce de sa libération contre rançon qu'il a dû verser au sultan Bajazet après la bataille de Nicopolis contre les Turcs.

Geoffroy Le Meingre hérite du livre d'heures à la mort de son frère, puis il le passe à Aymar de Poitiers (mort en 1530) et ensuite à Diane de Poitiers et à la fin du XVIIe siècle à Nicolas de La Reynie. Durant son histoire complexe, il appartint également à Henriette de Balzac d’Entragues, marquise de Verneuil, une maîtresse d’Henri IV. Le roi y a tracé de sa main une inscription à l’occasion de la naissance de leur fille le 21 janvier 1603. Il est acheté par Mme Jacquemart-André en mars 1900 à la vente du cabinet Guyot de Villeneuve, situé juste derrière l’hôtel André, pour la somme énorme de 68 500 francs. (cf. Source Wikipédia).

© Le bibliophile Heurtebise

© Le bibliophile Heurtebise

(*) Joseph Girard, né à Avignon en 1881, décédé en mai 1962, est un historien, bibliothécaire et conservateur de musée français. Licencié en droit, il est élève de l'École nationale des chartes, où il obtient en 1903 le diplôme d'archiviste paléographe. Il est conservateur de la bibliothèque et du musée Calvet, de 1906 à 1949, date à laquelle il devient conservateur du Palais des papes, puis des antiquités et objets d'art de Vaucluse. Entre 1909 et 1958, il publie onze études et ouvrages sur ses recherches in situ ou dans les archives du Palais des papes.

© Le bibliophile Heurtebise - Ex-libris de Joseph Girard.

© Le bibliophile Heurtebise - Ex-libris de Joseph Girard.

DE LA PLUME A l'IMPRESSION Une brève histoire de l'écriture et du livre - Film réalisé par le studio Woozart, en collaboration avec la Fondation Martin Bodmer. 2019.

© le bibliophile Heurtebise - Le musée Jacquemart-André.

© le bibliophile Heurtebise - Le musée Jacquemart-André.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents