Un essai philosophique de Paul Gaultier concernant la notion « d’idéal ».

Publié par HEURTEBISE sur 30 Juin 2023, 07:39am

Dans cet ouvrage, M. P. Gaultier s’est proposé de résoudre en une synthèse supérieure l’antagonisme apparent entre la pensée moderne et l’idéal chrétien (lisez l’idéal catholique). Il étudie d’abord la question morale, croit, reconnaître que la morale est indépendante de la science et qu'elle est une science par elle-même «science authentique et auto¬ nome, conséquemment indépendante des métaphysiques et des religions ». Puis, après avoir montré l’insuffisance de l’idéal antique et la vanité d’un retour à la nature, il essaie d’instaurer l’idéal chrétien. Il entreprend ensuite la défense de l’individualisme qu’il définit, examine les rapports du problème moral et du problème social, concilie l’idéal moderne de justice et «la vraie charité, qui est amour ». Le conflit entre la liberté et l’égalité se résout, à ses yeux, dans un «socialisme libéral » dont il expose les principes. Une dernière partie du livre est consacrée à la question religieuse. Après avoir démontré l’existence de Dieu par la conscience morale, il montre l’appui réciproque que se prêtent morale et religion ; nie tout antagonisme entre la religion et la science, déclare que «la pensée moderne n’infirme ni les rites, ni les dogmes, ni l’autorité en matière religieuse » et peut ainsi conclure en prêchant la réconciliation entre l’esprit moderne et le catholicisme «la plus autoritaire, la forme la plus achevée du christianisme, la plus parfaite de toutes les religions ». Telles sont les thèses développées par M. P. G. ; il ne nous appartient pas de dire s'il les a démontrées ; le lecteur trouvera peut-être, qu’il démolit parfois ou reconstruit avec trop de facilité ; il regrettera que les autorités invoquées ou les opinions discutées le soient toujours par prétérition et sans aucune référence et, en admirant le talent de l’auteur et son érudition très étendue, il estimera, sans doute, qu’il eût gagné à restreindre l’objet de son étude et à caractériser sa pensée plus fortement. © Léon Rosenthal.

Editions Hachette. 1908. (2éme éd.) Fort in 12 relié ½ percaline de 358 pages. Ouvrage dédicacé par l’auteur. (Estimation prix : 70 €) - Intéressant marginalia (*) concernant cet ouvrage de Paul Gaultier.

Le propriétaire de ce livre, Paul Damour, a écrit une remarque intéressante situant l’auteur : « Il y a 35 ans à Stan (où je l’ai eu pour prof de philo en 1910-11) nous l’aimions bien... Noté à la plume : « Sa philosophie est un spiritualisme intégral ». (Voir photo).

(*) Marginalia est une note manuscrite, un dessin ou un signe tracé en marge d'un texte par le lecteur (ou le copiste) désireux d'apporter un complément d'informations, une pensée, une opinion, un enseignement au document. La marge devient alors un lieu que l'annotateur peut investir.

- Paul Gaultier -

Petite bio : Paul-Louis-Victor Gaultier, né en 1872 à Paris, où il meurt le 4 mars 1960, est un écrivain et essayiste. Il est membre de l'Académie des sciences morales et politiques (1929).

Il étudie au collège Stanislas avant d'entrer à la Faculté des lettres en 1890. En 1894, il est licencié en sciences, puis, en 1896, en droit. Il est nommé professeur de philosophie au collège Stanislas en 1900. En 1909, il écrit des chroniques mensuelles dans la Revue politique et littéraire.

En 1914, il devient attaché volontaire au ministère de la Guerre puis, en 1916, secrétaire général de l'Union française, « association nationale pour l'expansion morale et matérielle de la France ».

En 1919, il prend la direction de la Revue politique et littéraire. En 1932, il devient directeur de la collection « Bibliothèque de philosophie scientifique », aux éditions Flammarion.

Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1929 et Grand officier de la Légion d'honneur en 1954. Il est aussi membre de la Société des amis de l'UNESCO et de l'Institut d'étude des relations humaines. © Wikipédia.

Document critique : coupure de presse (jointe au livre), signée Guermantes. Le philosophe et sa chandelle - (Gaston Bachelard). Truffage en relation avec P. Gaultier...

La Flamme d'une chandelle est la dernière œuvre de Gaston Bachelard, publiée de son vivant, en 1961. Cette dernière œuvre de Bachelard étudie « le renouvellement de la rêverie du rêveur dans la contemplation d'une flamme solitaire ». Mais c'est aussi un essai sur le pouvoir de l'imagination face à la chose, sur l'éveil de l'esprit dans la rêverie, avec les citations de Strindberg, et Trakl et Novalis, enfin sur la force de la pensée et de ses divagations.

« La flamme est un monde pour l'homme seul. Alors, si le rêveur de flamme parle à la flamme, il parle à soi-même, le voici poète. En agrandissant le monde, le destin du monde, en méditant sur le destin de la flamme, le rêveur agrandit le langage puisqu'il exprime une beauté du monde. Par une telle expression pancalisante, le psychisme lui-même s'agrandit, s'élève. La méditation de la flamme a donné au psychisme du rêveur une nourriture de verticalité, un aliment verticalisant. Une nourriture aérienne, allant à l'opposé de toutes les "nourritures terrestres", pas de principe plus actif pour donner un sens vital aux déterminations poétiques. » Gaston Bachelard.

(Pancalisant : Qui a tendance à renvoyer à une philosophie subordonnant tout à la beauté.)