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Le bibliophile Heurtebise

Le bibliophile Heurtebise

Anciennement librairie Heurtebise, "le bibliophile Heurtebise" propose des informations culturelles en relation avec les métiers du livre, mais aussi des descriptifs de curiosités bibliophiliques. Actualités littéraires, critiques, salons, foires aux livres...


Un connoisseurship ?

Publié par HEURTEBISE sur 9 Février 2023, 13:56pm

Catégories : #Infos Heurtebise

Pour faire suite à l’article précédent : Un livre d’heures attribué à Georges Trubert !

Le connoisseurship, terme issu de l’ancien français « connoisseur », désignant au XVIIIe siècle un amateur éclairé dans le domaine des arts, est une méthode qui consiste à attribuer à un artiste la paternité d’une œuvre, à trancher sur son authenticité. Ce paradigme se codifia surtout dans la seconde moitié du XIXe siècle avec Giovanni Morelli, mais trouve son origine auparavant.

Au XVIIIe siècle, l’essor jusque-là inégalé du marché de l’art sur la place de Paris donne le jour à de nouvelles préoccupation de la part du collectionneur. D’où provient véritablement l’œuvre qu’il achète ? Qui l’a réalisé, un grand maître ou son atelier ? Une importance nouvelle est accordée au nom de l’artiste, la valeur de l’œuvre allant de pair avec le talent qui lui est reconnu. Il devient important de pouvoir déterminer l’auteur et l’authenticité de l’œuvre, et donc de reconnaître la manière du peintre. Le mot « connoissance » devient alors plus fréquent dans les dictionnaires contemporains et même dans les écrits des peintres, comme Roger de Piles en 1699. Les catalogues de ventes sont les lieux d’expertise quant à l’attribution et l’authenticité des œuvres.

Pour aller un peu plus loin :

Frédéric Elsig : Connoisseurship et histoire de l'art - Considération sur la peinture des XVe et XVIe siècles.

Dans la sphère académique, l’histoire de l’art traverse une crise d’identité qui gagne peu à peu le monde muséal. À force d’emprunter ses approches à d’autres disciplines des sciences humaines, elle prend le risque de perdre de vue son objet premier, l’œuvre d’art dans sa matérialité, et son outil le plus fondamental : le connoisseurship. Celui-ci consiste à établir l’identité des œuvres, en les replaçant dans la dynamique des parcours individuels et des échanges culturels. Loin de se réduire à un talent inné, il peut et doit être enseigné sur une base théorique permettant l’exercice de l’œil. C’est à cet objectif que répond ce livre. Conçu comme un manuel méthodologique, il vise à responsabiliser les futurs acteurs de notre patrimoine et à leur transmettre des compétences concrètes, pertinentes aussi bien sur le marché de l’art que dans le monde muséal et la sphère académique. Ce faisant, il plaide en faveur d’une histoire de l’art organique, capable de se réinventer sans cesse.

Un connoisseurship ?
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